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Lancia Kappa : injustement sous-estimée
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 22 mai 2014Il y a des autos qui n’ont pas la carrière et le succès qu’elles auraient mérité. La Lancia Kappa est de celles là. La faute sans doute à sa ligne discrète et sobre et au manque de moyens dévolus à Lancia pour promouvoir sa gamme. Sa ligne trop passe-partout conduira d’ailleurs Lancia à réagir à l’heure de la remplacer : la Thésis prendra donc une voie totalement différente sans pour autant réussir à faire mieux (lire aussi :Lancia Thesis).
La Kappa, apparue en 1994 pour remplacer la Thema, a pourtant beaucoup de qualités. Performante, confortable, luxueuse (malgré le faux bois de la console centrale), elle dispose surtout de fabuleux moteurs à essence, notamment un 4 cylindres Turbo de 200 ch, un 5 cylindres turbo de 220 ch (que l’on retrouve sur le Fiat coupé, lire aussi: Fiat Coupé) et bien entendu le superbe V6 Alfa de 204 ch. De quoi largement se faire plaisir.
Outre une offre moteur intéressante, la Kappa se décline en 3 carrosseries différentes : berline bien sûr, break et coupé. Le break présente une ligne particulièrement réussie, tandis que le coupé, lui, semble un peu pataud. Ces deux déclinaisons sont de vraies raretés : sur les 117 000 Kappa produites, il n’y eut que 9193 breaks et 3271 coupés.
La presse de l’époque ne s’y trompa pas, et fit l’éloge de ce haut de gamme Lancia sans réussir à en faire un best-seller. L’avantage c’est qu’aujourd’hui elle s’offre pour des clopinettes, y compris avec ses belles motorisations essence. C’est la possibilité de goûter aux mécaniques les plus intéressantes du groupe Fiat pour un budget riquiqui. Enfin si vous optez pour le coupé, vous disposerez d’un vrai collector au look original (je vous laisse juge).
Le relatif insuccès de la Kappa est représentatif de Lancia depuis les années 90 : incapable de se définir au sein du groupe Fiat en particulier et sur le marché en général, la marque a souffert d’un manque de visibilité malgré la qualité de ses produits. Et surtout, son image restera indéfinissable pour le client potentiel (le sport avec la Delta intégrale ? le luxe avec ses autres modèles?). Malheureusement, ces errements marketing ont conduit Lancia dans le mur avec sa probable disparition (lire aussi : Lancia, ça sent le sapin !).