Maserati Quattroporte III Royale : débauche de luxe
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Maserati Quattroporte III Royale : débauche de luxe

Par Paul Clément-Collin - 14/01/2020

La présentation à la presse d’une nouvelle finition appelée Royale sur les Maserati Quattroporte VI, Ghibli III et Levante m’oblige à revenir sur celle qui fut l’ultime évolution de la Quattroporte III, et sans doute la plus luxueuse hors commande spéciale, elle aussi dénommée Royale. Plus luxueuse, plus puissante, plus exclusive et aujourd’hui plus rare, la Maserati Quattroporte III Royale offrait un dernier feu d’artifice à ses clients avant de tirer sa révérence.



La Quattroporte III, signée Giugiaro, est lancée en 1979, quatre années après l’arrêt de la très chevronnesque Quattroporte II dérivée de la SM. Adieu lignes graciles, suspension hydraulique et V6 spécifique, place à une ligne plus carrée, à un luxe ostentatoire et retour au V8 issu de la fin des années 50, mais retravaillé au fil du temps et des modèles. À cette époque, il équipe la Kyalami et trouve tout naturellement sa place dans la nouvelle grande berline, porte-étendard de la marque italienne que le flamboyant Alejandro de Tomaso tente de relancer.



Relancer Maserati 

La stratégie du nouveau patron est claire : relancer Maserati grâce à des volumes plus importants. La Biturbo en sera le fer de lance, mais la Quattroporte, elle, doit faire rêver. Et cette stratégie marche car le duo Quattroporte/Biturbo dans les années 80 explosera tous les records de la marque, sans pour autant réussir à rentabiliser durablement Maserati qui finira par tomber dans l’escarcelle de Fiat au début des années 90.



Malgré le succès de ces deux modèles, Maserati n’a pas les moyens de développer rapidement de nouveaux modèles. Il faut donc faire durer la Biturbo en la faisant évoluer en de multiples modèles, tout comme la Quattroporte III qui, elle, commence à accuser son âge et à perdre des parts de marché. C’est dans cette logique qu’est lancée en 1986 la Quattroporte Royale.





Une Royale pour finir en beauté

Lancée en 1979 avec un V8 4.2 litres (en fait 4 136 cc) de 260 chevaux, elle récupère rapidement une évolution portée à 4.9 litres après seulement 69 exemplaires produits. Avec 280 chevaux, elle peut désormais atteindre sans soucis les 230 km/h. La Quattroporte III “classique” sera produite à 2 025 exemplaires jusqu’en 1988, mais voilà déjà quelques mois que les ventes fléchissent sérieusement. C’est pour cela qu’est présentée la Royale en 1986 et qu’elle rentre en production réellement en 1987.



La Royale n’est pas une série spéciale. Elle est censée remplacer la Quattroporte 4.9 qui lui survit pourtant quelques mois. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une version restylée et améliorée, montant encore un peu plus en gamme. Les modifications extérieures sont mineures et se limitent à l’ajout de bas de caisse en aluminium sur les côtés ainsi que de nouvelles jantes. Pour la couleur, le choix se limite à un bleu ou un vert (même si dans l’absolu, tout était possible pourvu d’y mettre le prix), à l’instar de ce que propose Maserati aujourd’hui pour sa série spéciale Royale. Sous le capot, on trouve toujours le V8 de 4.9 litres, mais désormais porté à 300 chevaux tout de même !





Débauche de luxe

Les vrais changements sont surtout à l’intérieur et doivent mettre la Quattroporte Royale au même niveau que les Rolls-Royce ou Bentley anglaises. Toutes les combinaisons de cuir sont donc possibles, tandis que la boiserie est encore plus travaillée. Un réfrigérateur sert de mini-bar, avec ses verres en étain, tandis que les contre-portes arrières offrent aux passagers de superbes tablettes en bois précieux, tant pour poser son verre que pour travailler au son enivrant du V8 !



Malgré cette débauche de luxe, la Quattroporte Royale reste chère, mais aussi un peu démodée. Elle sera produite jusqu’en 1990, mais au compte-gouttes puisque seulement 51 exemplaires seulement seront assemblés. Il faudra attendre 1994 pour qu’une nouvelle Quattroporte IV fasse son apparition sur le marché, plus petite et moins ambitieuse. Aujourd’hui, cette Royale est la plus désirable des Quattroporte III, tant pour son luxe que pour son moteur plus puissant. C’est aussi la plus récente. N’hésitez plus !

Paul Clément-Collin

Paul Clément-Collin

Paul Clément-Collin est une figure reconnue du journalisme automobile français. Fondateur du site culte Boîtier Rouge, sacré meilleur blog auto aux Golden Blog Awards 2014 et cité parmi les médias auto les plus influents par Teads/eBuzzing et l’étude Scanblog Advent, il a ensuite été rédacteur en chef de CarJager et collaborateur de Top Gear Magazine France. Journaliste indépendant, spécialiste des voitures oubliées, rares, iconiques ou mal-aimées, il cultive une écriture passionnée et documentée, mêlant culture auto, design, histoire et anecdotes authentiques, et intervient également sur des événements majeurs comme le Mondial de l’Auto.

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