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Mercedes-Benz SLS AMG : entre hier et demain

Nicolas Fourny - 20 févr. 2024

« Sous le capot se blottit le fabuleux V8 M159, véritable cathédrale mécanique qui justifierait à lui seul l’acquisition de l’engin »

Des décennies durant, la Daimler-Benz a joué avec l’idée de prendre réellement pied sur le marché des supercars. Dès la fin des années 1960 avec les prototypes C111 – très aboutis mais qui ne franchirent jamais le seuil de la production en série – puis au début des années 1990 avec le concept-car C112, semblant lui aussi annoncer un modèle de production mais qui demeura lettre morte avant, enfin, de franchir le Rubicon il y a exactement vingt ans avec une SLR McLaren aussi ambitieuse que décevante à certains égards. Derrière toutes ces tentatives se dissimulait en fait le spectre d’une légende nommée 300 SL dont les portes papillon continuent de faire fantasmer bon nombre de collectionneurs et dont, depuis plus de cinquante ans, Mercedes tente en vain de retrouver l’aura. Lancée en 2010, la dernière expérience en date se nomma SLS AMG mais, en dépit d’une physionomie spectaculaire et d’un moteur d’anthologie, l’auto ne parvint pas à convaincre tout à fait. Comment l’aborder aujourd’hui sur le marché de la collection ?

Sport Leicht, mon amour

Mercedes-Benz, c’est avant tout un patrimoine unique. Aucun autre constructeur – et la communication de la firme ne se prive pas de nous le rappeler – ne peut se prévaloir d’une histoire aussi longue, aussi riche et aussi fertile en mythes, souvent statufiés et inaccessibles au commun des mortels. La 300 SL de 1954 participe de cette petite tribu de modèles d’exception dont le prestige n’a pas manqué de rejaillir sur les berlines et les breaks construits par centaines de milliers à Sindelfingen ou à Brême. Et l’arrêt de sa production, survenu dès 1957 pour laisser place à un roadster certes charismatique mais sensiblement moins coté de nos jours, a creusé le lit d’une absence très difficile à combler. Bien sûr, cela n’a pas empêché la lignée des SL décapotables de se perpétuer jusqu’à aujourd’hui mais les dirigeants de Mercedes ont régulièrement joué avec l’idée d’une « super Mercedes » de nouveau capable d’engager la conversation avec les Ferrari, Lamborghini ou Aston Martin – sans parler d’un autre manufacturier stuttgartois qu’il est inutile de nommer. Après bien des atermoiements, cette préoccupation a fini par accoucher d’une nouvelle SLR, censément corrélée à l’épopée de l’écurie McLaren-Mercedes en Formule 1.

De Woking à Affalterbach

Malheureusement, et même si l’auto a constitué une impressionnante démonstration technologique en plus d’appartenir sans conteste au clan des supercars de son temps, le partenariat entre McLaren et Mercedes aura été moins concluant sur la route que sur la piste. Horriblement chère et insuffisamment aboutie pour pouvoir rivaliser valablement avec des concurrentes plus légitimes (Ferrari Enzo ou Porsche Carrera GT), la SLR du XXIe siècle a été littéralement écartelée entre les fondamentaux des deux associés – en substance, les Anglais voulaient concevoir une McLaren de route susceptible de succéder à l’extraordinaire F1, tandis que les Allemands souhaitaient réaliser une sorte de SL superlative. Cette dissonance conceptuelle a donné naissance à un engin dont la fiche technique a pu réjouir les amateurs de données chiffrées brutes mais dont les caractéristiques trahissaient les conflits ontologiques ayant jalonné son développement. Et, lorsqu’il s’est agi de lui donner un successeur, personne ne fut surpris quand Mercedes décida d’en rapatrier l’élaboration en interne, la future SLS se trouvant confiée aux bons soins d’AMG, avec un cahier des charges substantiellement différent de la SLR…

Un écrin pour le M159

Car, si l’on s’en tient à la seule logique alphabétique, la SLS pourrait avoir l’air de remplacer directement sa devancière mais, au vrai, la philosophie retenue par les responsables du projet s’avère assez éloignée du travail accompli sur la SLR. Repartant d’une feuille blanche, les ingénieurs AMG sont demeurés fidèles aux principes maison et ont donc une nouvelle fois accouché d’un coupé biplace animé par un V8 situé à l’avant – il faudra attendre l’AMG One de 2022 pour assister à la naissance d’une Mercedes de route à moteur central… Mais la coque et la structure de la SLS, intégralement réalisées en aluminium, sont entièrement nouvelles et, si son moteur n’est pas tout à fait inédit, il n’a plus rien à voir avec le groupe M155 à compresseur de la SLS. Sous le (très) long capot d’icelle se blottit en effet le fabuleux et éphémère V8 M156/159, véritable cathédrale mécanique mais qui ressemble aussi à un chant du cygne ; premier moteur entièrement conçu par les motoristes AMG, sans se baser sur un bloc Mercedes préexistant, c’est surtout l’un des derniers moteurs atmosphériques de ce calibre, dont les ressources et la tessiture justifieraient à elles seules l’acquisition de l’engin !

D’une supercar à une voiture de sport

Forte de 571 ch, même la SLS « de base » (si l’on ose écrire) tutoie sans complexes une Porsche 997 GT2 RS ou une Ferrari 458. La « Black Series » poussera la plaisanterie encore plus loin mais chacun aura d’emblée noté que l’auto ne joue plus dans la même cour que son prédécesseur – ce qui se vérifie d’ailleurs à la lecture du tarif. Même si l’on demeure assez loin d’un produit low cost, la SLS AMG réclame, à son lancement, un peu moins de 190 000 euros, somme non négligeable mais sans rapport avec les 460 000 euros précédemment exigés pour repartir au volant d’une SLR McLaren… Probablement échaudé par l’accueil réservé à cette dernière et sans le proclamer sur les toits, Mercedes a adapté son offre et, pour l’heure du moins, renonce à investir le marché des supercars qui, à ce moment-là, se nomment Porsche 918 ou Ferrari LaFerrari. De fait, la SLS vient judicieusement compléter la gamme en proposant, aux côtés d’une SL pensée comme un grand tourer orienté vers le luxe, une offre plus sportive et plus radicale – elle sera d’ailleurs également déclinée sous la forme d’un roadster, en plus du coupé que ses spectaculaires portes papillon n’ont pourtant pas fait tomber dans les pièges du retro-design.

SLS versus SL

Il ne s’agit cependant que d’un modèle de transition, qui ne figurera que cinq petites années au catalogue Mercedes, toujours exclusivement dotée du 6,2 litres sommital mentionné plus haut, si l’on excepte la très anecdotique version électrique dont les neuf exemplaires péniblement écoulés n’ont pas bouleversé les foules. Ainsi, ce faux pas mis à part il n’existe pas de SLS véritablement plus recommandable qu’une autre, même si, à titre personnel, nous avouons une certaine inclination en faveur du roadster, dont la capote est plus élégante que le complexe toit escamotable des SL contemporaines. Nettement plus utilisable qu’une SLR, l’auto accepte sans difficultés un usage quotidien – même si l’on peut aisément imaginer qu’un nombre restreint de propriétaires s’en servent pour aller chercher le pain. De ce point de vue, l’inspiration 911 est manifeste : il est question de s’adresser à des conducteurs désireux de pouvoir rouler aussi souvent que possible, dans des circonstances diverses, mais avec une sportivité que la SL, opulente et alourdie, n’est alors plus en mesure de proposer. Il n’empêche que le plan-produit quelque peu erratique de Mercedes peut interpeller : à l’issue de sa brève carrière, la SLS AMG, tout comme la SLR avant elle, n’a pas été remplacée à proprement parler, l’AMG GT se « normalisant » encore un peu plus. Cela lui confère une place singulière dans l’histoire des SL et apparentés, et la rend d’autant plus attachante !

6208 cm3Cylindrée
571 chPuissance
317 km/hVmax



Texte : Nicolas Fourny

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