Peugeot 403 Cabriolet : le prix de la rareté, et de la célébrité !

Mais comme Columbo (Peter Falk), la 403 Cabriolet cache bien son jeu. Certains regretteront l’image pitoyable qu’elle pouvait donner de l’automobile française auprès d’un public américain déjà dédaigneux pour la production nationale. D’autres y verront un message cachée : méfiez-vous d’elle comme de l’inspecteur Columbo : elle n’y paraît pas comme ça, cache bien son jeu, mais recèle de nombreuses qualités qui font que sa cote aujourd’hui peut atteindre des sommets !

La première explication de ce prix, c’est sa rareté. Vue l’énorme production de 403 berlines, on pense que la cabriolet fut lui aussi produit en grand nombre : erreur ! Seuls 2050 exemplaires seront construits entre 1956 et 1961. Il faut dire qu’à l’époque déjà il coûtait un œil : 65 % de plus qu’une 403 berline haut de gamme.

La deuxième explication tient sans doute à sa ligne. Si elle n’est pas mise à son avantage dans « Columbo », elle est pourtant étonnamment moderne pour une voiture datant des années 50. Aujourd’hui encore, elle ne paraît pas si « ancienne », on jurerait même qu’elle est sortie dix ans plus tard. Il faut dire que son look (comme celui de la berline) est du à l’italien Pininfarina, inaugurant une collaboration qui durera jusqu’aux années 2000 et le superbe coupé 406 (lire aussi: Peugeot 406 Coupé). Entre temps, Pininfarina aura signé de sa patte de nombreuses Peugeot, la 404, la 504 Coupé (lire aussi: Peugeot 504 Coupé), ou la 306 Cabriolet (lire aussi: Peugeot 306 Cabriolet).

Et puis, la 403 Cabriolet conserve les qualités de la berline, en particulier sa robustesse. La 403, c’est la sagesse bourgeoise : des solutions techniques éprouvées, rien de révolutionnaire, mais gage de fiabilité. Elle dispose du même 4 cylindres que la berline, mais avec un carburateur Solex et une nouvelle culasse, faisant passer la puissance de 58 à 61 ch (SAE). Bon, avec une telle mécanique, n’attendez pas autre chose qu’une conduite pépère les cheveux aux vents : la 403 Cabriolet n’a rien d’une sportive.

Vus les tarifs atteints aujourd’hui par la belle, il faut être un sacré afficionado de la marque ou de ce modèle en particulier pour sortir le chéquier. Mais après tout peut-être en faites-vous partie. Et puis, rouler avec la voiture de Columbo, ce n’est pas rien hein ! Elle sera immédiatement reconnue comme telle, surtout si vous portez un imperméable froissé, et que vous fumez le cigare !