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Renault 5 Alpine Turbo : sportive de transition

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 28 juil. 2022

1981 marque une charnière pour beaucoup. Après des années de gaullisme et/ou de droite libérale, la France bascule à gauche avec un François Mitterrand charmeur et rusé comme un singe (plus que du temps de l’Observatoire en tout cas), provoquant liesse chez les uns et peur des chars soviétiques à Paris chez les autres. Renault, depuis 1977 et sa yellow tea pot RS01, basculait de son côté au “turbal” et greffait l’accessoire sur tous ses modèles. La R5 Alpine, petite sportive intelligemment badgée du A de Dieppe, ne pouvait y échapper et s’offrait à la clientèle comme une alternative à la Volkswagen Golf GTi, jouant sur le chauvinisme et le décalage technique : la Renault 5 Alpine Turbo était prête à prendre la relève, en attendant que la Peugeot 205 GTi ne la pousse à la retraite.

Cette année 1981 voit disparaître Bob Marley, grand amateur de voitures ou Georges Brassens, Jean Nohain ou Abel Gance, mais la France rit toujours de facéties de Desproges, Coluche ou Le Luron. Kim Carnes nous enchante avec Bette Davis Eyes et Depeche Mode n’en a jamais assez. Depuis septembre 1975 et sa présentation au public à Francfort, la Golf GTi a remplacé dans les coeurs sportifs les R8 ou R12 Gordini, les Simca 1000 Rallye, tandis que les Peugeot 104 ZS (ou ZS2) et Renault 5 Alpine ont du mal à rivaliser malgré un certain chauvinisme de la clientèle. La Régie, convertie au Turbo depuis son arrivée en Formule 1, décide de le décliner à toutes les sauces.

L’offensive Turbo

L’offensive commence d’abord par une petite bombe, avec son moteur central et ses ailes bodybuildées : la Renault 5 Turbo n’a rien de raisonnable, ni commercialement, ni financièrement, mais elle installe totalement Renault dans sa logique du Turbo, après la Renault 18 (1978) et la Fuego (1980). Reste à transformer l’essai avec la petite 5, et pas juste avec l’ovni 5 Turbo. La 5 Alpine commence à être à la traîne avec son Cléon revisité crachant 93 chevaux. Le nom ne suffit pas toujours à résister à une déferlante comme celle de la Golf GTi. Décision est prise de rénover la petite sportive et de la mettre au diapason du reste de la gamme.

Ok, la 5 Alpine Turbo conserve le Cléon comme base, mais avec son Garrett T3, elle en tire 17 chevaux de plus. Avec 110 canassons sous le capot, la cavalerie rattrape sa concurrente teutonne, mais avec moins de brio sans doute. Présentée en 1981, commercialisée pour l’année-modèle 1982, la Renault 5 Alpine Turbo profite du léger ravalement de façade de la gamme 5, d’un gavage de moteur tout en refusant l’injection, préférant encore et toujours le carburateur. 185 km/h certes, mais face à elle, la Golf GTi passe au 1 800 cc, coupleux, souple avec ses 112 chevaux… Caramba, encore raté.

En Angleterre, Renault ne dispose pas de la marque Alpine. Les R5 étaient donc des Gordini Turbo.

En attendant la Supercinq GT Turbo

De toute façon, la Renault 5 est en fin de carrière, et se profile déjà la remplaçante, la Super 5, évolution en profondeur dont la version sportive, la GT Turbo, perdra son appellation Alpine (sans doute à cause de la montée en gamme assumée de la marque dieppoise). La 5 Alpine Turbo ne sera donc produite qu’entre 1981 et 1984, mais se vendra tout de même à 23 425 exemplaires, en comptant la rare Renault 5 Lauréate Turbo produite au début de l’année 1984, version low cost dotée du même caractère.

La Police Nationale testa quelques Renault 5 Alpine Turbo.

La 5 Alpine Turbo tire sa révérence alors que la 205 GTi pointe son nez sur le marché. La clientèle, sans doute aiguillonnée par la Golf, cherche désormais des sportives polyvalentes, à injection, sans temps de réponse du Turbo, à l’aise dans les virolos comme en ville. La petite Renault, elle, est plus joueuse, plus coquine, et finalement plus “à l’ancienne”. C’était un handicap à l’époque, c’est un avantage aujourd’hui.

La Lauréate Turbo était une version low cost de l’Alpine Turbo. Produite quelques mois seulement, c’est une vraie rareté aujourd’hui.

Comme souvent, les “phases 2” sont toujours jugées moins pures que les “phases 1”. Dans le cas de la 5 Alpine, passer de l’atmo au turbo n’est pas anodin, et se révèle être un vrai changement de philosophie. Les collectionneurs aujourd’hui préfèrent (à tort ou à raison, qui sait ?) l’atmo, mais étrangement la cote de la Turbo s’avère plus élevée. Plus rare, produites quelques années et plus viriles, la Turbo est un choix de spécialiste, de sportif, l’atmo un choix de puriste. Reste à savoir dans quel camp vous vous situez.

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