Triumph Stag : une anglaise méconnue
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Triumph Stag : une anglaise méconnue

Par Paul Clément-Collin - 10/07/2014

Soyons clair, j’aime cette voiture. Sans doute parce qu’elle est mal-aimée, j’ai tendance à me laisser apitoyer. Elle a un drôle de look, semble hésiter (cabriolet ? Targa ? Coupé avec son hard top), porte un nom prestigieux (Triumph), un prénom énigmatique (Stag en anglais veut dire cerf, quelle idée!!!) et pour tout dire connût le sort des bagnoles poissardes.

Sa ligne (que j’aime assez avec le temps) était peu appréciée (c’est pourtant Michelotti qui s’y est collé), et bien sûr elle n’avait pas l’aura d’une Spitfire, ou d’une Herald. Pour couronner le tout, elle eût le malheur d’être équipée d’un V8 à la fiabilité douteuse. Mais maintenant qu’on sait comment fiabiliser cette voiture, peut-être est-il temps de la réhabiliter.

Oh bien sûr, on peut trouver meilleure anglaise des seventies, mais avouez que sa ligne en jette. Ou du moins n’est pas commune. Moi qui aime rouler « autrement » qu’en « voiture de monsieur tout le monde », qu’elle soit moderne ou ancienne je suis servi. Elle a pour moi des airs de Bristol Blenheim (lire aussi : Blenheim) pour un prix bien plus raisonnable, et dispose d’un V8 3 litres (même si 147 ch, voire 127 ch pour les versions US, c’est pas le must pour 1275 kg).

Il ne s’agissait pas d’un petit roadster à l’anglaise, mais bien d’une tentative d’incursion dans le haut de gamme de Triumph, qui cartonnait à l’époque avec sa Spitfire, une gamme en dessous. En 1970, date de sa sortie, il convenait de séduire une clientèle aisée. Surtout, l’objectif n’était rien de moins que de conquérir les Etats-Unis.

« Of Course », entre les désirs et la réalité, il y a souvent un gouffre, et Triumph a appris à ses dépens que pour s’imposer, il fallait aussi offrir une fiabilité sans faille que la Stag n’était pas en capacité de proposer, la faute à un circuit de refroidissement catastrophique. Le marché rendit assez rapidement son verdict : malgré 7 années de commercialisation (de 1970 à 1977), la Stag ne se vendit qu’à 25 939 exemplaires, dont seulement 8120 hors de Grande Bretagne. Pire : aux USA, marché « target » de la Stag, elle ne sera importée que 3 ans.

Aujourd’hui, on trouve des Stag aux alentours de 15 000 euros, à condition que le V8 soit fiabilisé (ventilateur supplémentaire, radiateur plus grand, pompe à eau de plus gros débit). A ce prix là, vous aurez droit au charme des 70’s, à l’overdrive, aux inserts de bois se mélangeant aux plastiques, et à l’assurance de rouler vraiment différemment, et n’est ce pas l’essentiel ?



Paul Clément-Collin

Paul Clément-Collin

Paul Clément-Collin est une figure reconnue du journalisme automobile français. Fondateur du site culte Boîtier Rouge, sacré meilleur blog auto aux Golden Blog Awards 2014 et cité parmi les médias auto les plus influents par Teads/eBuzzing et l’étude Scanblog Advent, il a ensuite été rédacteur en chef de CarJager et collaborateur de Top Gear Magazine France. Journaliste indépendant, spécialiste des voitures oubliées, rares, iconiques ou mal-aimées, il cultive une écriture passionnée et documentée, mêlant culture auto, design, histoire et anecdotes authentiques, et intervient également sur des événements majeurs comme le Mondial de l’Auto.

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