Aston Martin Lagonda : tout simplement un ovni automobile
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Aston Martin Lagonda : tout simplement un ovni automobile

Par Paul Clément-Collin - 19/07/2014

Je n’ai jamais vraiment trop su quoi penser de l’Aston Martin Lagonda. Petit, elle me fascinait sans pour autant que je la trouve belle, et maintenant que je suis grand, elle me fascine tellement je la trouve laide. Et pourtant je l’aime. Vous voyez le paradoxe ?

Je crois que je l’aime parce qu’elle représente tout à fait la modernité telle qu’on l’imaginait fin 70 début 80. Elle est contemporaine des questions que je me posais à l’époque : quel sera le futur ? Les voitures voleront-elles ? Et dire que j’aurais 25 ans en l’an 2000 ! Nous voilà en 2014, et le futur imaginé par Robert Zemeckis n’existe pas : les voitures ne sont pas équipées d’aéroglisseurs même si elles ont bien évolué.

Le tableau de bord des débuts laissera la place à un modèle plus classique à la fin

Je l’aime aussi parce qu’il fallait une sacré dose d’inconscience, ou d’audace, au choix, pour lancer un tel ovni quand on représente une certaine tradition automobile britannique. Aston Martin, ce n’est pas rien, et sortir une telle voiture en 1976 (en fait la production ne débutera réellement qu’en 1979), c’est prendre un sacré risque face à une clientèle pas trop rock n’roll.

Admirez cette ligne tout en lignes tendues et en angles. Regardez cette mini calandre presque ridicule au bout de ce long capot, ces phares escamotables un poil too much, cet intérieur futuriste (avouez qu’il y a un petit côté K2000 que la série 4 perdra un peu) : ça frise le mauvais goût parfois, c’en est peut-être même, malgré la sellerie cuir parfaite et la moquette épaise. Mais elle porte deux ailes particulières sous la calandres : celle d’Aston Martin Lagonda. Sous le capot, un V8 de 5,3 litres offrent 280 ch (puis 309 à partir de 1985) à une époque où cela n’est pas si courant sur une berline.

Cette Lagonda d’un nouveau genre (Series 2, 3 et 4) sera produite jusqu’en 1990 tout de même, mais on ne peut pas parler d’un franc succès puisque seulement 636 exemplaires seront produits en 14 ans. Cela dit, à l’échelle d’Aston Martin à l’époque ce n’est pas si mal, surtout si l’on se rappelle que la précédente Lagonda, dite « Série 1 » n’aura trouvé que 8 acheteurs, elle (lire aussi: Lagonda Série 1).

En haut, le kit carrosserie Tickford, et en bas, la version limousine fabriquée à 4 exemplaires

Une version limousine sera même produite par Tickford en 1984, à 4 exemplaires, ainsi qu’une version « performance » avec kit aérodynamique un poil kitch pour une auto qui l’était déjà beaucoup. Un exemplaire réalisé par Roos Engineering reprendra le principe du shooting brake (lire aussi : Vantage Shooting Brake), mais bien plus tard, en 2000. Et autant le dire tout de suite, la carrosserie break ne lui va pas, mais alors pas du tout !

La Lagonda est relativement abordable pour une Aston Martin, mais il faut pouvoir assumer sa taille, son look, ses pépins électroniques ou électriques. Sans compter son son entretien (voire sa fiabilisation) qui vous coûtera un bras (sans parler de sa consommation gargantuesque). En contrepartie, succès assuré où que vous alliez, tant sa ligne étonne et surprend, le tout dans un confort Royal. A vous de voir !

Sachez enfin que de drôles d’oiseaux sur la base de la Virage seront produits dans les années 90, sous le nom de Saloon pour la 4 portes, et Les Vacances pour la 5 portes break, à une petite poignée d’exemplaires (lire aussi: Lagonda Saloon et Les Vacances), mais n’espérez pas trop en trouver une sur le marché.

Paul Clément-Collin

Paul Clément-Collin

Paul Clément-Collin est une figure reconnue du journalisme automobile français. Fondateur du site culte Boîtier Rouge, sacré meilleur blog auto aux Golden Blog Awards 2014 et cité parmi les médias auto les plus influents par Teads/eBuzzing et l’étude Scanblog Advent, il a ensuite été rédacteur en chef de CarJager et collaborateur de Top Gear Magazine France. Journaliste indépendant, spécialiste des voitures oubliées, rares, iconiques ou mal-aimées, il cultive une écriture passionnée et documentée, mêlant culture auto, design, histoire et anecdotes authentiques, et intervient également sur des événements majeurs comme le Mondial de l’Auto.

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