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Velorex 16/350: le tricycle "über cool"

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 15 août 2016

Certains trouveront très chic de rouler en Morgan Three-Wheeler et il auront raison, parce qu’à dire vrai, voilà un tricycle très BR (lire aussi : Morgan Three Wheeler). Mais il y a sans doute encore plus décalé : rouler en tricycle Velorex 16/350. Oh ne rigolez pas, car aujourd’hui, le 16/350 est déjà devenu un véhicule culte en Europe de l’Est, où le syndrome de la nostalgie est aussi bien présent. Mais, me direz-vous, « qu’est ce que c’est que ce Velorex dont tu nous parles » ? Ok, je vous raconte.

Le Velorex 16/350Le Velorex 16/350

Tout commence dans un pays qui n’existe plus, la Tchécoslovaquie, durant les années 30. Deux frères, Frantisek et Mojmir Stransky (désolé pour les accents tchèques que mon clavier ne peut pas faire), exploitent un petit magasin de réparation de motos et vélos, Moto-Velo Sport, dans la ville de Parnik. Leur petit business n’explose pas vraiment, mais les deux frères sont ingénieux, et très intéressés par le fameux tricycle anglais de chez Morgan. Il réfléchissent dès 1936 à construire leur propre version, mais ce n’est qu’en 1943 qu’un premier prototype voit le jour et qui prendra le petit nom d’Oskar.

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Durant la guerre, ils améliorent ou réfléchissent à l’engin, et en 1945 s’installent à Ceska Trebova dans petit garage. Ici sortiront 9 Oskar équipés de différents moteurs (CZ 150 cm3, Jawa 250 cm3 ou PAL 350 cm3), et qui inaugurent une nouveauté par rapport au prototype : adieu la fine carrosserie d’aluminium, place à des bâches (issues de toiles servant à faire les vêtements de travail) recouvrant la structure tubulaire : le ton était donné, et ce sera un signe caractéristique de la future production Velorex, et ce qui lui donne tout son charme aujourd’hui (cf. photos).

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Les deux frères envisagent sérieusement une production en série, mais la période d’après-guerre en Tchécoslovaquie rend les choses compliquées. Avec le « coup de Prague » en 1948, les communistes arrivent au pouvoir, tandis que le pays peine à se reconstruire. Les communistes amènent avec eux la célèbre « planification », et réorganisent l’industrie automobile tchécoslovaque : deux marques automobiles (Skoda et Tatra) et deux marques de motos (CZ et Jawa), point barre. Les choses semblent mal barrées pour les deux frères, mais en 1950, en participant et en gagnant une course, leurs Oskar finissent par séduire les autorités. Va pour une production de ces tricycles puisque l’industrie automobile peine à produire pour motoriser le pays.

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Mais pas question de société hein. Les deux frères intègrent donc avec leur projet une coopérative, Velo (qui produit, comme son nom l’indique, des vélos) à Hradec Kralové. Deux ans plus tard, la coopérative prendra le nom de Velorex. En 1951, l’Oskar 54 (c’est son nom) rentre en production. Très vite, la production grandit au rythme de la demande soutenue, et entre 1951 et 1963, près de 2500 tricyles Oskar ou dérivés (16/250) seront produits. Entre temps, Frantisek se tue lors d’une course, en 1954, tandis que Mojmir se fait virer comme un malpropre de Velorex pour avoir refusé d’adhérer au parti communiste : on rigolait pas à l’époque ! Mais Velorex continue son petit bonhomme de chemin, et présente en 1963 son nouveau modèle, le 16, équipé soit d’un 175 cm3 CZ (modèle 16/175), soit d’un 375 cm3 Jawa (16/350).

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Les années 60 sont propices pour le Velorex : les automobiles sont encore hors de portée d’un grand nombre de tchécoslovaques, et entre la moto et la voiture, à peine plus cher que l’une et beaucoup moins cher que l’autre, le Velorex a bien des arguments. Si le Velorex 16/175 ne rencontre pas le succès espéré (sous-motorisé) avec seulement 800 exemplaires vendus, le 16/350, lui, se vendra comme des petits pains : 12 000 exemplaires entre 1963 et 1971, dont 7940 exemplaires seront exportés vers les pays frères (Pologne, Hongrie, Bulgarie ou Allemagne de l’Est). Voilà pourquoi il est culte aujourd’hui : toute l’Europe de l’Est l’a connu et vu circuler durant les années 60, 70, puis 80. Malgré l’arrêt de la production, les 16/350 seront conservés et bichonnés, à tel point qu’en 1996, on estimait que 62 % de la production initiale roulait toujours !

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Pourquoi avoir arrêté la production du Velorex 16/350 alors ? En fait, malgré une modernisation du modèle en 1968, les ventes commençaient déjà à se tasser et les tchécoslovaques, voyant leur niveau de vie augmenter, pouvaient désormais se permettre d’acheter en plus grand nombre de petites automobiles.

435 01Velorex 435-0, qui devait lutter contre les Trabant

Velorex tenta de suivre le mouvement en abandonnant son vieillissant 16/350 et en lançant une voiture à 4 roues donc, la 435-0, lancée en 1971. Ce modèle bon marché, concurrent des Trabant est-allemandes, ne rencontrera pas le succès, et seuls 1380 exemplaires seront construits entre 1971 et 1973. Le véhicule, pas vraiment au point, nécessitait encore des développements, tandis que l’outil industriel n’était pas adapté pour lutter contre les « vrais constructeurs », Trabant, Lada, Skoda, ou Tatra.

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La production stoppa donc, et l’usine continua à produire des pièces détachées, mais aussi divers produits manufacturés (et même des boîtes aux lettres). Une autre partie de la coopérative produisait quant à elle des side-cars pour la marque de moto Jawa : cette activité perdure encore sous la marque Velorexport , une nouvelle société née après la révolution de 1989.

Aujourd’hui, rouler en tricycle est déjà super cool, mais rouler en Velorex, là c’est « über cool ». Sa carrosserie toute en bâche, son look old school, tout est là pour que le 16/350 devienne un objet à la mode en Europe occidentale, pourvu qu’on le découvre un peu. C’est chose faite, et si l’envie de tricycle vous prend, oubliez Morgan, choisissez Velorex !


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