Citroën Méhari 4×4 : la fausse bonne idée
CLASSICS
CITROËN
FRANÇAISE

Citroën Méhari 4×4 : la fausse bonne idée

Par PAUL CLÉMENT-COLLIN - 12/08/2022

Ah la Méhari, devenue l’idole des stations balnéaires après avoir été la bonne à tout faire d’ostréiculteurs, d’agriculteurs ou de commerçants. La nostalgie l’a placée sur un pied d’estale alors qu’en 30 années de fabrication (1968-1987), seuls 144 953 exemplaires tomberont des chaînes (soit une moyenne annuelle de moins de 5 000 véhicules). Certes, le petit véhicule étrange élaboré sur une base de 2CV par le comte Roland de la Poype avec sa carrosserie en polychlorure de vinyle (PCV) a une bouille craquante aujourd’hui, mais elle n’a jamais approché de près les scores de vente de sa soeur carrossée. Alors que dire de l’éphémère version 4×4, qui s’arrache aujourd’hui à prix d’or alors qu’à l’époque, elle fut un flop retentissant ?

Catalogue de la Méhari 4x4

Dès 1975, Renault proposait une option 4×4 réalisée par Sinpar sur ses Rodéo 4 et 6 fabriquées par Teilhol. L’idée semblait bonne afin d’offrir encore plus de capacités sur les chemins boueux et Citroën ne pouvait être en reste, commençant à réfléchir de son côté à une déclinaison tout-terrain de sa petite Méhari, elle qui semblait déjà si à l’aise hors des sentiers battus dans sa version standard.

Méhari 4x4 jaune de face
La Méhari 4×4 se distingue par sa roue de secours placée sur le capot avant, et son sigle à l’arrière
Zoom sur le logo Citroën 4x4

Au Vietnam, on fabriquait une sorte de Méhari locale sur base 2CV depuis 1970, La Dalat, qu’un concessionnaire proposait avec une transmission intégrale de son cru : remarquée par les équipes de vente de Citroën, celle-ci donne des idées tout autant que la concurrence de Renault : pourquoi pas nous ? Certes, la tentative d’une 2CV 4×4 s’était avérée un échec (693 exemplaires en 6 années de production au début des années 60) mais avec un produit adapté comme la Méhari, cela pouvait marcher.

Méhari 4x4 dans la boue

Et la Méhari devint tout-terrain

Il faudra pourtant attendre 1979 pour voir la Méhari 4×4 apparaître au catalogue de la marque aux chevrons : 4 roues indépendantes, transmission intégrale, train arrière enclenchable, boîte de réduction, la Méhari 4×4 a tout – a priori – du parfait tout-terrain. Pourtant, elle n’est pas exempte de défauts : malgré son poids plume (580 kg), elle n’offre que 29 chevaux, comme une 2CV de base, tout juste suffisant pour affronter les pentes malgré la boîte de réduction. Le 602 cc est non seulement peu puissant, mais peu coupleux.

Méhari 4x4 montant une pente en off-road
Méhari 4x4 tout-terrain

Autre défaut, son empattement un peu long qui limite son efficacité, tandis que la rigidité de l’ensemble laisse à désirer, du moins dans des conditions “tout-terrain”. Tout cela ne serait pas très grave s’il n’y avait pas un élément rédhibitoire : son prix, équivalent à deux Méhari neuves !

Un échec commercial

Une Lada Niva, certes moins sexy et connotée en cette période de guerre froide, était bien plus efficace et bien moins chère, surtout dans des zones de montagne où la clientèle, friande de transmission intégrale, cherche aussi un peu de chaleur que la bâche de la Méhari ne permet pas de garantir.

Méhari 4x4 vue de derrière

Vous l’aurez compris, la Méhari 4×4 sera un échec commercial flagrant : avec seulement 1 213 véhicules vendus entre fin 1979 et 1983 (et dont un certain nombre achetés par l’administration française), il valait mieux arrêter les frais. C’était deux fois mieux que la 2CV, mais pas suffisant pour s’obstiner, d’autant que la Méhari arrivait en fin de carrière.

Méhari 4x4 de l'armée dans un garage

Paradoxalement, cette rareté fait aujourd’hui toute sa valeur dans le monde de la collection. Comme à l’époque, une 4×4 s’échange aujourd’hui pour deux fois le prix d’une Méhari traction : lors de la vente Artcurial organisée lors de Rétromobile 2019, un exemplaire entièrement restauré est parti pour 38 144 euros (frais inclus).

Autos similaires en vente

Citroën Ds 21 Ie Pallas
Citroën Ds 21 Ie Pallas
Citroën Ds 21 Ie Pallas
Citroën Ds 21 Ie Pallas
Citroën Ds 21 Ie Pallas
1970 / Automatique
38 900 €
Citroën 2 Cv 4
Citroën 2 Cv 4
Citroën 2 Cv 4
Citroën 2 Cv 4
Citroën 2 Cv 4
1977 / Manuelle
16 800 €
Citroën Ds 20
Citroën Ds 20
Citroën Ds 20
Citroën Ds 20
1969 / Automatique
19 000 €
Citroën Méhari
Citroën Méhari
Citroën Méhari
Citroën Méhari
Citroën Méhari
1972 / Manuelle
Terminée

Carjager vous recommande

15 oct. 2024

Citroën DS 23 Pallas 1973 : Un chef-d'œuvre de performance et d'innovation

Vous rêvez d’une Citroën DS 23 Pallas ? Votre rêve pourrait bien devenir réalité ! Découvrez tous les détails de cette auto proposée aux enchères sur CarJager.
CITROËN
FRANÇAISE
Nicolas Fourny / 13 août 2024

Citroën DS 21 1967 : une certaine ID de la perfection

« La 21 disposait d’une puissance dorénavant respectable, avec 109 ch SAE, ce qui correspondait à un progrès de 45 % par rapport aux premières DS »
CITROËN
DS
FRANÇAISE
Nicolas Fourny / 12 janv. 2024

Citroën D Spécial : entre dépouillement et sophistication

« La D Spécial demeurait tout à fait pertinente à l’aube de la décennie 70, ce qui n’était pas un mince exploit pour une voiture qui, à ses débuts, avait voisiné avec les Peugeot 403, Renault Frégate ou Simca Versailles »
BERLINE
CITROËN
DS
Nicolas Fourny / 17 août 2023

Citroën prototype M35 : l'époque où les Chevrons osaient encore

« La suspension hydropneumatique préfigure assez précisément celle de la GS et quasiment aucune pièce de tôlerie ni aucun élément de vitrage ne sont communs à l’Ami 8 et à la M35 »
CITROËN
COUPÉ
FRANÇAISE
Nicolas Fourny / 23 mars 2023

Citroën DS 19 : je suis vivante et je vous aime

« Aux roues avant motrices chères à la firme, s’ajoutaient en effet des freins avant à disque, une direction assistée, une boîte à commande hydraulique et une suspension hydropneumatique, l’ensemble étant régi par une centrale hydraulique absolument révolutionnaire »
CITROËN
DS
FRANÇAISE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 13 sept. 2022

Citroën TUB (et TUC) : l’utilitaire moderne à la carrière brisée et au nom usurpé par le Type H

Autant commencer par le commencement : non le TUB n’est pas un Type H, et vice versa (lire aussi : Citroën Type H). Allez savoir comment l’expression TUB, dédiée à une camionnette à la diffusion confidentielle, s’est retrouvée utilisée pour la génération suivante, son acronyme francisé en Tube ? L’explication tient sans doute au fait que le Type H fut conçu alors que le TUB subissait une guerre qui écourta sa carrière : les concepteur ont du souvent se référer au prédécesseur pour designer le successeur pas encore forcément définitivement nommé. Toujours est-il que le TUB, le vrai, c’est celui de 1939. Pire, il eut un frère TUC (notez le jeu de mot, j’en suis fier ; et non, ce n’était pas un gâteau apéritif non plus) !
CITROËN
CLASSICS
FRANÇAISE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 12 sept. 2022

Citroën DS Lorraine Chapron : la DS façon tricorps

Depuis 1955, le haut de gamme français est représenté par la Citroën DS. Mais depuis la disparition de Facel Vega en 1964, le « grand luxe » automobile à la française n’existe plus vraiment. Et pour ceux qui voulaient rouler française tout en marquant leur différence, il n’existait plus de choix. Enfin presque plus, puisque heureusement, Henri Chapron, carrossier de son état, continuait de proposer des dérivés de l’unique voiture haut de gamme restant : la DS justement.
CITROËN
FRANÇAISE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 08 sept. 2022

Citroën Ami8 : un sparadrap dans la gamme

Ne nous y trompons pas, l’Ami8 est un modèle de circonstance plus qu’un plan prévu de longue date. Tout découle de l’Ami6 qui vient combler en 1961 le vide chez Citroën entre la populaire 2CV et la grande DS. Cela ne suffit pourtant pas, et la marque aux chevrons conserve une gamme très déséquilibrée par rapport à la concurrence, alors que le marché se segmente de plus en plus. La marque aurait pu habilement combler les manques avec Panhard, rachetée totalement en 1965. Pourtant, Pierre Bercot, le patron d’alors, préfère tuer la marque du quai d’Ivry que de combler les trous avec des modèles qui ne viendraient pas de Javel. Face à la baisse des ventes de l’Ami6 (surtout dans sa version berline) et en attendant la GS un peu plus haut dans la gamme, Citroën va donc bricoler une “nouvelle” voiture : l’Ami 8.
CITROËN
FRANÇAISE
PAUL CLÉMENT-COLLIN / 05 sept. 2022

Citroën 15/6 H Chapron : le prestige de la Présidence !

Pour nombre d’entre vous, et moi y compris, le véhicule d’apparat officiel de la présidence de la République est personnifiée par la sublime SM « Présidentielle » commandée par Georges Pompidou à Chapron en 1972 (lire aussi : Citroën SM Présidentielle). Pour les plus jeunes, sans doute ne restera-t-il en mémoire que la 607 Paladine, qui n’était qu’un prêt de Peugeot, et qui ne servit qu’une seule fois, à l’intronisation de Nicolas Sarkozy (lire aussi : Peugeot 607 Paladine), ou la DS5 de François Hollande (lire aussi : DS 5 Présidentielle). Pourtant, avant la SM, il y eu un véhicule d’apparat de toute beauté, qui restera en service 15 années durant, servant 3 présidents (Coty, De Gaulle et Pompidou, voire quatre si l’on compte l’intérimaire Alain Poher, qui réussit la passe de deux : deux fois président intérimaire en 5 ans, pour un peu plus de 3 mois cumulés dans la fonction) : la Citroën 15/6 H Chapron !
CITROËN
FRANÇAISE

Vendre avec CarJager ?