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Autopop : une revue devenue mystique !
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 1 avr. 2015En 1971, lorsqu’on était un peu déjanté, un poil illuminé, mais passablement fan de bagnole, on pouvait toujours monter sa revue « en kiosque » comme on monte un blog aujourd’hui. C’est ainsi que naquit cette année-là un magazine devenu mythique (et mystique) aujourd’hui pour des raisons bien différentes que la qualité de ses articles et de ses analyses : Autopop !
Rien que le nom sent l’arnaque, et ses couvertures psychédéliques bien dans l’air du temps laissaient présager du côté un peu frappadingue de son directeur de la publication, un certain Claude Vorilhon. Tiens ce nom vous dit quelque chose, mais vous ne vous souvenez plus pourquoi ! Normal, Claude est devenu célèbre aujourd’hui, mais dans un tout autre domaine.
Pas dans la chanson, où il a pourtant tenté de percer à la fin des années 60 sous le pseudonyme de Claude Celler. Il fut d’ailleurs surnommé le « petit Brel de la chanson française », mais par qui, nul ne le sait ? Sûrement une auto-proclamation dont le personnage a le secret. Non vous connaissez l’ami Claude car il est connu aujourd’hui sous le nom de Raël. Oui le rédac’ chef d’Autopop a rencontré Yahvé, et il sait désormais que nous sommes les enfants des extra-terrestres. Grâce à lui, de nombreux fidèles savent la vérité, et lui confient leur fortune pour les guider (et accessoirement pour lui permettre d’assouvir sa passion de la course automobile au volant de superbes bolides).
Il faut dire qu’en 34 numéros, Autopop n’a pas réussi à prouver sa viabilité (ou à trouver son lectorat, c’est au choix). La faute à la crise pétrolière selon Claude (pardon, Raël). Reste que notre rédac’ chef pas encore gourou tente déjà d’arnaquer pour courir en organisant un étrange concours auprès de ses (rares) lecteurs : en envoyant 250 francs, on pouvait gagner le droit de courir en Rallye aux couleurs d’Autopop. Le vainqueur du concours fut un certain Claude Celler !!! C’est ce qui s’appelle faire du recyclage de pseudo non ?
Bref, après des couvertures délirantes, des jeux-concours fumeux, des lecteurs rares ou échaudés sans doute, la revue Autopop doit tirer sa révérence. De toute façon, en rencontrant les Elohims, Claude Vorilhon a trouvé un meilleur filon, ne connaissant pas la crise : gourou de secte ! C’est plus rentable, ça marche pour tout (courses de voitures certes, mais sans doute aussi faveurs coquines). Bon c’est vrai que ça oblige à s’habiller en blanc et à avoir d’étranges queues de cheval, mais faut ce qu’il faut hein !
A ceux qui se demandent comment je vais (enfin) monétiser mon site internet, sachez qu’il ne s’agit que de la première étape d’un plan de carrière bien précis. Je vous préviendrai, bien entendu, dès que je passerai à la deuxième étape, bien plus lucrative ! Merci à toi Claude pour m’avoir ouvert les yeux : pour faire fortune et conduire de belles voitures, rien de mieux qu’une petite secte ! Je vous quitte, j’ai rendez-vous avec les extra-terrestres !