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Bolloré Bluecar : le Tesla "à la française" ?

- 3 oct. 2016

Parfois, pour réussir, il ne suffit pas d’avoir le meilleur produit, mais surtout de savoir le vendre, d’avoir une stratégie, et si la Bluecar n’est pas la meilleure voiture électrique au monde, avouons-le : Bolloré a su la vendre avec une idée originale ! Au lieu de s’adresser aux particuliers, par un réseau de concessionnaires classiques (même si vous pouvez effectivement l’acheter hein), Bolloré a concocté un écosystème sous forme de services : Autolib à Paris, Bluely à Lyon, BlueCub à Bordeaux, BlueRoma ou BlueTorino en Italie, sans compter Indianapolis ou Singapour hors d’Europe.

La Bluecar telle qu'elle fut présentée en 2005, sous la houlette de Philippe GuédonLa Bluecar telle qu’elle fut présentée en 2005, sous la houlette de Philippe Guédon

C’est en voyant autant d’Autolib aux alentours du Parc des expositions de la Porte de Versailles, en marge du Mondial de l’Auto, que je me suis dis qu’il serait amusant de vous parler de cette petite bagnole si familière aux parisiens (et maintenant aux provinciaux, non ce n’est pas péjoratif, j’en fais partie). Surtout j’en garde un souvenir personnel, puisque je l’avais vu « naître » en 2005 lorsqu’elle n’était encore qu’un prototype réalisé par Philippe Guédon (ex-Matra) présenté au salon de Genève, avec un look (cf. photo) encore très « matracien ». J’en garde aussi un presse papier de verre, goodies de l’époque, qui me sert encore, c’est dire.

bluecar-proto-01bluecar-proto-02

On peut se moquer de Vincent Bolloré, mais on doit lui reconnaître un certain génie des affaires. Et ce n’est pas par mégalomanie qu’il s’est retrouvé à produire des automobiles. Certains rêvent d’avoir une voiture portant leur nom, mais dans ce cas précis, c’est surtout une histoire d’opportunité (comme souvent, avec le petit prince du cash flow, et l’inventeur de la cascade de holdings). Bolloré est un pragmatique, sûrement pas un rêveur.

En 2008, Pininfarina présente la B°, qui préfigure la Bluecar telle que nous la connaissons aujourd'huiEn 2008, Pininfarina présente la B°, qui préfigure la Bluecar telle que nous la connaissons aujourd’hui

b-concept-08

Tout commence avec la création de Batscap à Quimper, en 2001 (aujourd’hui devenue Blue Solutions). Enfin non pas tout à fait ! Tout commence avec la fabrication de papier … à cigarettes. Oui vous avez bien lu. OCB, Job, Rizla+, filiales historiques du groupe pourtant revendues en 2000 à Republic Technologies, ont apporté au groupe Bolloré la maîtrise du film polymère… Ce savoir faire lui permettra d’attaquer un autre marché, celui des condensateurs d’énergie, puis de batteries Lithium Métal Polymère (LMP), via cette fameuse filiale Batscap. Vous suivez toujours ?

La vraie Blue Car, plus connue sous le nom d'Autolib à ParisLa vraie Blue Car, plus connue sous le nom d’Autolib à Paris

Pour promouvoir cette technologie, quoi de mieux qu’un véhicule électrique l’utilisant, et prouvant sa viabilité ? On est loin de l’ego des créateurs de marques automobiles : il s’agit ici de convertir et de faire du business plus que de frimer, aux antipodes d’un Gildo Pallanca-Pastor avec Venturi par exemple. D’ailleurs, Batscap, devenue Blue Solutions, s’attaque désormais à tous les marchés : véhicules électriques avec la Bluecar et la Blue Summer (qu’on retrouve aussi grimée en Citroën e-Méhari), autobus électriques avec Bluebus, batterie, stockage d’énergie ! Le Tesla français est donc breton, et s’il est moins sexy, il faut bien admettre que Blue Solutions ne se débrouille pas mal malgré un choix technologique discutable.

bluecar-04

C’est donc en 2005 qu’est présentée la première Bluecar, issue des travaux de Guédon. Ensuite, c’est avec Pininfarina que Bolloré va travailler, pour un prototype B° en 2008, préfigurant la future Bluecar. Elle n’entrera réellement en production qu’en 2011, dans les usines italiennes de Pininfarina. La faillite du constructeur/designer italien rendra problématique la production des Bluecars, mais Bolloré, grâce à son entregent, son sens des affaires ou des réseaux, trouvera la solution : avec Renault, il signe un accord pour la fabrication de la Bluecar dans la mythique usine Alpine de Dieppe ; avec PSA, il signe un autre accord pour la fabrication de la Blue Summer (j’y reviendrai) qui donnera naissance à la… Citroën E-Méhari (lire aussi : Citroën e-Mehari).

La Blue Summer (en haut) et l'E-Mehari (en bas)La Blue Summer (en haut) et l’E-Mehari (en bas)

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Les parisiens se moquent régulièrement de leurs Autolib un peu sales, et à la finition parfois aléatoires (lire l’essai de Jack ici : Jack teste pour vous l’Autolib), mais finalement, elle remplit le job. Petit handicap : il faut toujours maintenir la voiture branchée sous peine de courir le risque de ne jamais redémarrer.. Et ça consomme… Il existe bien un mode hivernage, mais… qui continue à consommer un peu !

Vincent Bolloré pose avec ses Bluecars !Vincent Bolloré pose avec ses Bluecars ! En bas, la version « utilitaire », appelée Utilib’

bluecar-02-utilib

Malgré ces quelques handicaps, avouons-le : la manière dont en 15 ans Bolloré s’est imposé comme un acteur viable de l’automobile électrique est assez bluffante. Loin des levées de fonds extraordinaires et des véhicules luxueux de Tesla (lire aussi : Tesla Model S) ou des déboires de Venturi, Batscap/Blue Solutions s’est installée avec un concept (l’autopartage), une technologie (les batteries LMP), un savoir-faire, et surtout la capacité du boss à promouvoir et soutenir son projet. La Bluecar n’est sûrement pas la plus performante, ni même la plus séduisante des automobiles électriques d’aujourd’hui, mais elle existe, et se fabrique (même s’il ne s’agit que de quelques milliers d’exemplaires par an). Surtout, l’entreprise gère l’ensemble du système : la fabrication est sous-traitée, mais le système d’auto-partage, la maintenance, l’informatique, tout est géré en interne, et procure des revenus récurrents. Chacun son modèle, les USA ont Elon Musk, nous avons Vincent Bolloré…

[EDIT 21/06/2018]

Malgré une apparence de succès, la Bluecar rencontre aujourd’hui sa première déconvenue, et non des moindres. Après des débuts prometteurs, avec 170 000 clients et 60 000 abonnés, Autolib’, gérant les Bluecar en autopartage à Paris, a connu un coup d’arrêt, du notamment à l’arrivée massive des VTC, mais aussi au déploiement de solutions en free-floating (vélos, scooters). Alors que le système était déjà structurellement déficitaire, le trou s’est considérablement creusé. Dès lors, Mairie de Paris et Bolloré se rejettent la faute et la responsabilité du comblement du déficit. Le divorce semble consommé entre les deux partenaires, entraînant sans doute la fin de l’aventure Autolib’ et un sacré coup d’arrêt pour une Bluecar à la technologie contestée !

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