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JPX Montez : le cousin brésilien de l'Auverland A3
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 8 août 2014Certains d’entre vous connaissent sûrement la marque française Auverland, successeur du Cournil, qui devint Panhard General Defense en 2005 après le rachat de Panhard à PSA, et qui appartient maintenant à Renault Trucks Defense, filiale de Volvo Trucks (vous suivez toujours?). Son véhicule le plus connu reste l’A3, puisqu’il fut le seul modèle destiné aussi au grand public. Mais saviez-vous que ce véhicule fût aussi fabriqué au Brésil ?
L’Auverland A3 apparaît en 1988 sur le marché français. Il s’agit d’un petit 4×4 essentiellement destiné aux administrations (Armée, Gendarmerie, Pompiers, ONF, EDF etc), rustique mais doué pour le franchissement, et doté d’un moteur Peugeot. Au début des années 90, Auverland décide de vendre l’A3 dans une définition civile, et disponible aussi en 4×2. Mais faute d’un réseau de distribution efficace, l’A3 ne rencontrera pas un grand succès sur le marché des tout-terrain civils (lire aussi : Auverland A3).
Pendant ce temps là, au Brésil, Eike Batista, qui a fait fortune dans les gisements miniers, pétroliers et gaziers avec le groupe EBX, cherche à se diversifier (et sans doute à se faire plaisir) dans l’industrie automobile. Batista fait le constat que les routes défoncées brésiliennes permettraient à un 4×4 léger et efficace de trouver son marché, sans compter les besoins en 4×4 de ses sociétés minières, ou de l’armée brésilienne. La société JPX est créée en 1992, et une usine est construite à Itajuba.
Auverland, qui est en perpétuelle recherche de cash, vend la licence de l’A3 à JPX, qui le renomme Montez. La production commencera en 1994. Les ambitions de Batista sont grandes, et il espère 400 ventes par mois. Inutile de vous dire que cet objectif ne sera jamais atteint, malgré l’introduction d’une version pick up en 1995. Pire, alors qu’à son lancement, le Montez n’avait qu’un concurrent, le Toyota Bandeirante, il doit désormais affronter le Troller (lire aussi : Troller T4), et sur les marchés militaires, Agrale tient le haut du pavé. En outre, JPX n’a pas encore un réseau de distribution lui permettant des volumes plus importants.
La production cesse une première fois en 1996, mais reprend en 1997 avec des ambitions plus modestes. L’usine restera en activité jusqu’en 2002, produisant le Montez au compte goutte, avant qu’Eike Batista n’arrête les frais avec cette coûteuse filiale. Au total, environ 2800 exemplaires du Montez auront été fabriqués.
Dommage car ce 4×4 reprenait les qualités de son cousin français Auverland, notamment ses capacités de franchissement, mais des problèmes de refroidissement du moteur avait discrédité dès 1995 le Montez auprès du public. En outre, Batista avait vu trop grand et l’usine était surdimensionnée pour la réalité du marché. A la même époque, Auverland connaissait les mêmes difficultés et ne sera sauvé en 2001 que par l’arrivée de nouveaux repreneurs qui réorienteront l’activité vers les véhicules militaires.