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Mais c'est quoi Dongfeng au fait ?

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 16 avr. 2014

Mais c’est quoi ce Dongfeng, dont on nous rabâche les oreilles, et qui vient de mettre un pieds dans le « grand capitalisme français » en lâchant quelques centaines de millions d’euros pour 14 % de PSA (750 millions d’euros, ce qui n’est pas cher payé (lire aussi :Le Péril Jaune !) ?

A la fin des années 80, PSA a le nez creux et parie sur la Chine pour développer ses ventes à l’international, et s’allie avec Dongfeng, un constructeur d’autobus et de camion local, pour créer DPCA (Dongfeng Peugeot Citroën Automobiles). La loi est claire en Chine : pour s’y implanter industriellement, il faut s’allier avec une entreprise locale. A l’époque, c’est contraint et forcé (et peut-être même avec un brin de supériorité) que PSA s’allie à Dongfeng. Mais contre toute attente, alors que Volkswagen, arrivé quasiment en même temps que Peugeot, explose en Chine (et y réalise aujourd’hui une part non négligeable de ses ventes), PSA stagne (et même plonge, en 2017) avec des dérivés de ZX qui séduisent avant tout les chauffeurs de taxis (lire aussi : Citroën Fukang) et des produits has been chez Peugeot (lire aussi : Gangzhou-Peugeot).

Les années passent et finalement PSA réussit, patiemment, à s’implanter sur un marché chinois devenu bien plus concurrentiel que dans les années 90. Outre les marques occidentales quasiment toutes présentes en Chine, il faut jouer avec la concurrence des marques chinoises. Car à côté de ces co-entreprises sino-occidentales se créent de véritables gammes, singeant d’abord les modèles européens (voire les contrefaisant sans vergogne), puis devenant de plus en plus compétitives (la marque Qoros en est aujourd’hui la preuve; Lire aussi : Qoros).

Pire encore, PSA doit faire face aussi à une concurrence interne, puisque son allié Dongfeng, non content de développer ses propres modèles (430 000 ventes en Chine en 2013), s’allie à tour de bras avec Kia, Honda, Mercedes (dans les petits utilitaires), Nissan et… Renault. Au total, Dongfeng produit plus de 3 millions d’exemplaires.

Quand on se demande ce que veut Dongfeng avec sa prise de participation dans le groupe PSA, il suffit de regarder sa propre gamme pour comprendre : pour 750 millions d’euros, le constructeur chinois s’offre un accès à une technologie encore hors de sa portée. En 2013, sa meilleure vente reste le Future (110 000 exemplaires), une van basée sur la Mitsubishi Spacer Gear datant de 2001. Avec sa marque Venucia, Dongfeng créé une percée (105 000 exemplaires), mais il ne s’agit que de Nissan Leaf rebadgées. La joyear (70 000 ex) est à la base une Mitsubishi Grandis, quand à la Fengshen A60, c’est une Nissan Sylphy dotée d’une calandre de Lancia nouvelle mouture.

On le voit, Dongfeng produit à tout va, dans toutes les directions, mais prépare le jour où ses propres marques seront compétitives hors de Chine. Il sera difficile à PSA de refuser à l’un de ses principaux actionnaires des « conseils techniques », des transferts technologiques voire des aides sur le plan du design. Cela dit, une marque comme Volvo, rachetée par Geely, se porte de mieux en mieux et montre son dynamisme tout en conservant son originalité. Preuve qu’il est possible de devenir chinois sans perdre son âme.

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