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Citroën 11 : la Traction universelle !

- 31 août 2020

Le titre de cet article rend hommage au club éponyme, fondé dès 1968 et qui, depuis plus de cinquante ans, contribue avec passion et compétence à préserver l’immense patrimoine que représente le parc de Traction Avant survivantes. Cependant, avec les « 11 », il s’agit aussi d’aborder l’histoire de la variante la plus profuse de la série et celle qui aura été produite le plus longtemps : la toute dernière Traction tombée de chaîne, le 25 juillet 1957, était une « 11 »… Moins mythique que la « 15 » et, a fortiori, que la « 22 », plus facile à trouver qu’une « 7 », c’est une auto dont les caractéristiques sont à même de séduire un grand nombre de collectionneurs, mais dont l’histoire, complexe et passionnante, à cheval sur des époques bien différentes, n’a pas fini de nous fasciner…

La 11 qui n’en était pas une

Les toutes premières Traction étaient des 7 CV fiscaux, d’où leur patronyme officiel (7A). Le moteur étudié par Maurice Sainturat était un robuste quatre-cylindres en ligne de 1 303 cm3, qui évoluera rapidement jusqu’à atteindre, dès l’été 1934, des valeurs d’alésage et de course (78 x 100 mm) définissant cette cylindrée bien connue de 1 911 cm3 que l’on retrouvera jusqu’en 1966 sur les DS et ID — et même jusqu’en 1981 sur le Type H ! Pourtant, selon une nomenclature volontiers hermétique pour le profane, la toute première 11 CV proposée dans l’histoire des Traction fut nommée « 7 Sport », une appellation très éphémère puisque le modèle se vit rebaptisé « 11 AL » (L pour « légère ») dès l’automne suivant, au Salon de Paris. Pourquoi « légère » ? Parce que, lors de ce même Salon, apparut une « 11 A Large » dont les dimensions dépassaient sensiblement celles de la berline initiale. Plus longue de 20 centimètres et plus large de 12, elle perdait en performances ce qu’elle gagnait en logeabilité, les 46 chevaux du nouveau moteur ne pouvant accomplir de miracles, même s’ils représentaient un indéniable progrès par rapport aux 32 unités de la 7A…

Une Citroën 11 Cabriolet : la classe !

Six ans de progrès avant la nuit

Néanmoins et jusqu’à la guerre, la « 11 » s’est peu à peu imposée, au détriment de la 7C — moins performante sans être forcément plus abordable —, constituant en quelque sorte une gamme à l’intérieur de la gamme. Elle s’adressait à une clientèle polymorphe et se trouvait donc en mesure de répondre à des attentes très diversifiées. Les coupés et cabriolets incarnaient le volet récréatif du modèle — et ce sont naturellement les versions les plus désirables et les plus recherchées de nos jours. De leur côté, les berlines furent bien entendu les plus répandues, tandis que la Familiale et la Commerciale, établies sur un empattement de 3,27 mètres, connurent une diffusion plus restreinte.  La Commerciale mérite un éclairage particulier, car elle n’est rien d’autre que l’ancêtre des breaks contemporains, avec une charge utile d’une demi tonne, un hayon en deux parties très novateur et une modularité qu’il n’est pas exagéré de considérer comme avant-gardiste ; dans un article du numéro 37 de la revue Chevronnés, le regretté Thierry Astier avait judicieusement énuméré les étonnantes possibilités de l’auto. Notre ami avait entre autres remarqué la présence d’un siège avant droit repliable, d’une banquette arrière à deux positions (totalement amovible, de surcroît) et la disponibilité de deux planchers de charge — soit des aménagements d’une admirable modernité pour un modèle présenté au cours du millésime 1938 !

Il faudrait un volume entier pour répertorier l’ensemble des modifications intervenues sur l’ensemble des « 11 », année après année, jusqu’à la suspension de leur fabrication dans le courant de l’hiver 1941. Il n’est pour autant pas possible de passer sous silence les plus significatives d’entre elles ; ainsi en va-t-il, au printemps 1936, de l’adoption d’une direction à crémaillère en remplacement de l’équipement à vis et galet originel ; du déplacement du combiné d’instrumentation au cours du même millésime (il quitta le centre de la planche de bord pour être disposé derrière le volant) ; de l’apparition des fameuses roues « Pilote », conçues chez Michelin, au Salon de Paris 1937 ; et, enfin, à la fin de la même année, du montage d’un dispositif de chauffage — encore rarissime à cette époque.

Libérée, délivrée…

Devenue 11B pour la version normale et 11BL pour la « légère » en février 1937, la voiture bénéficia, en mars 1939, d’une ultime évolution mécanique, devenant « 11 Perfo » en offrant dix chevaux supplémentaires, d’où un gain appréciable en termes d’agrément de conduite, la 11BL atteignant désormais la barre des 120 km/h ! Et c’est ainsi gréée que la « Légère » retrouva les chaînes de montage du Quai de Javel dès le mois de juin 1945 avec, toutefois, plusieurs différences dues aux vicissitudes de l’immédiat après-guerre : de la sorte, le nuancier se trouva réduit à trois références — idéales si vous aimez le gris et le noir —, alors que, pénurie oblige, les premières voitures furent livrées sans roue de secours.

La 11 Familiale, quasiment le monospace de l’époque !

Dès l’année suivante, les roues « Pilote » furent abandonnées au profit d’unités dénommées « BM », acronyme pouvant tout aussi bien signifier « Bon Marché » que « Brevet Michelin »… Au même moment, les ergots de capot ont été remplacés par une série de crevés obliques que la Traction conservera jusqu’à la fin. Dès lors, la « 11 » a trouvé sa physionomie définitive et n’a plus connu que des péripéties de détail. Notons, le cœur lourd, que ni le coupé (supprimé dès l’automne de 1938) ni le cabriolet (qui avait survécu jusqu’en août 1939) n’étaient plus invités à la fête et qu’un certain nombre de berlines se retrouvèrent donc tronçonnées, notamment durant les années 1980, afin d’offrir les joies de la conduite cheveux au vent à ceux pour qui les authentiques « cab’trac » étaient devenus inaccessibles…

Vivre ou survivre

Pour sa part, la 11B « Normale » ne redevint disponible qu’à partir du mois de mars 1947 et les deux versions poursuivirent leur carrière avec bonhomie, faisant face à une concurrence de plus en plus active. Toujours très convaincante du point de vue des qualités routières, l’auto avait vieilli à plusieurs égards. La dureté de sa suspension, l’archaïsme de sa boîte de vitesses à trois rapports — l’on croise d’ailleurs parfois des exemplaires nantis de boîtes à quatre vitesses prélevées sur des ID —, l’austérité générale de sa présentation et son esthétique forcément datée représentaient autant d’écueils sur une route de plus en plus encombrée. L’apparition d’une malle arrière un peu plus compréhensive pour les voyageurs au long cours, en juillet 1952, fixa, dans la mémoire collective, la silhouette d’une auto désormais entrée dans son grand âge. Puis, en 1953, de façon plutôt inattendue, on assista à la résurrection de la Familiale et de la Commerciale (cette dernière étant dorénavant équipée d’un hayon d’un seul tenant).  Enfin, quelques mois avant la présentation de la DS 19, le moteur gagna une dernière poignée de chevaux — pour 60 unités au total —, la production durant encore deux ans, jusqu’à ce que l’ID vienne, en partie, se substituer à la bonne vieille « 11 »…

La 11 Commerciale était un utilitaire avant l’heure !

En 1957, le concessionnaire Citroën de Saint-Malo se nommait M. Dufour et c’est lui qui vint, au cœur de l’été, prendre livraison à Paris de la toute dernière Traction produite. Il s’agissait d’une 11D Familiale de couleur noire ; un bouquet de fleurs trônait sur son pare-brise et sa plaque d’immatriculation affichait le mot FIN en grandes lettres blanches. Qu’est devenue cette auto ? D’après des sources concordantes, elle fut détruite par des gens qui, à l’évidence, n’étaient pas conscients de son intérêt historique. En ce temps-là, la préservation du patrimoine ne faisait pas partie des priorités du Double Chevron et on peut regretter que personne n’ait pris l’initiative de conserver précieusement cette voiture porteuse de tant de symboles — dernière Citroën conçue du vivant du « Patron » et première traction de la firme, inscrivant celle-ci dans une tradition d’innovation qui, cahin-caha, a plus ou moins réussi à perdurer jusqu’à aujourd’hui, sous la férule de Michelin puis de Peugeot.

La 11 Familiale pouvait se transformer aisément en Taxi

À l’heure actuelle, la « 11 » demeure une excellente porte d’entrée dans le monde de la Traction. Selon la cote de La Vie de l’Auto, une 11BL d’après juillet 1952 (avec malle) vaut 12 500 euros pour un exemplaire en bel état. Beaucoup de ces autos ont profité de restaurations de qualité et, on l’a vu, il y a déjà fort longtemps qu’elles sont collectionnées. Offrant tout à la fois les remugles de l’avant-guerre, une réelle facilité d’entretien et une efficacité routière qui lui permet encore d’être utilisée au quotidien, la Traction à quatre cylindres réunit bien des suffrages. C’est aussi une page de notre histoire ; née à l’époque de l’affaire Stavisky, elle a quitté la scène au lendemain de la crise de Suez et, sur sa banquette arrière, siègent bien des fantômes, entre la lumière et l’obscurité, depuis les FFI jusqu’aux miliciens. Une authentique légende à ce prix-là, ça ne se refuse pas…

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