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Gumpert : le phoenix de l'automobile allemande

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 16 déc. 2014

Au Salon de Genève, début 2014, une surprise de taille attendait les visiteurs : la marque allemande Gumpert renaissait de ses cendres, à peine 6 mois après avoir fait faillite ! Car en août 2013, la marque était donnée pour morte, à l’instar de ses compatriotes Wiessmann en juillet, et Melkus (lire aussi : Melkus RS2000) ou Artega (lire aussi : Artega) en 2012. La crise aura bien éclairci les rangs des petits artisans allemands !

A l’été 2012 déjà, Gumpert avait failli passé l’arme à gauche, mais avait réussi à se maintenir à flot grâce à l’arrivée de nouveaux investisseurs anonymes, mais il avait fallu faire des coupes claires dans les effectifs, passant de 45 employés à 19. Cette fois-ci, la reprise de l’activité passera par la création d’une nouvelle société, Neue Gumpert Sportwagenmanufaktur GmbH, dont l’activité première sera de finir l’assemblage des dernières Apollo commandées.

Car malgré la présentation de la Tornante en 2011, ou de l’Eplosion au salon de Genève 2014, l’automobile historique de la marque, c’est l’Apollo, dont la production commença en 2006. Gumpert Sportwagenmanufaktur GmbH avait été créée en 2004 par Roland Gumpert, un ancien ingénieur de chez Audi Sport et de l’aventure Quattro, avec pour ambition de construire une supercar capable de battre ses rivales italiennes, anglaises ou allemandes. Gumpert n’hésitait pas à déclarer début 2012 que la marque « serait encore là dans 50 ou 100 ans ».

Effectivement, avec l’Apollo, c’est du brutal, le site américain Jalopnik (http://jalopnik.com/)  n’hésitant pas à la considérer « inconduisible ». Son moteur V8 4,2 litres d’origine Audi, modifié par la société MTM, développe dans sa version de base 650 chevaux, pour un poids contenu à 1200 kg. Autant dire que c’est une bombe. Des versions toujours plus puissantes seront ensuite proposée, comme la Speed (700 ch), l’Enraged (780 ch), ou la R (860 ch). Une course à la puissance qui n’atteindra pas la démesure des Bugatti ou Koenigsegg à plus de 1000 ch.

Mais quand on construit une voiture de cet acabit, on ne doit pas oublier à quelle clientèle on s’adresse. A trop chercher la performance, Gumpert a oublié un point essentiel sur lequel tous ses concurrents le battent : le design. Car l’Apollo, dans ce domaine, bat tous les records de laideur. A plus de 350 000 euros, la pilule a du mal à passer, ce qui explique sans doute les ventes inférieures aux prévisions. En 2009, Gumpert envisageait une production de 50 véhicules par an, chiffre qu’il n’atteindra jamais bien entendu. En 2011, il présentait la Tornante, dessinée par Touring Superleggera, qui restera malheureusement sans suite (dommage, elle était plus jolie tout de même) !

Car sur le créneau, on trouve de grands noms, Ferrari, Porsche, McLaren, Koenigsegg ou Pagani qui eux n’ont pas oublié de faire de belles autos. Sans compter une image de marque quasi-nulle et un réseau de distribution embryonnaire : autant dire que l’affaire n’était pas gagnée. Bon an mal an cependant, Gumpert a su surmonter les obstacles, se relever après chaque dépôt de bilan et repartir de l’avant.

La Gumpert Tornante

En présentant l’Explosion au salon de Genève 2014, Gumpert montre pourtant qu’il a changé son fusil d’épaule. Avec ce coupé deux places à moteurs arrière d’origine Volkswagen, un 2 litres turbo de 450 ch et à transmission intégrale, annoncé au prix de 105 000 euros, on est plus dans le même créneau. Gumpert a pourtant oublié, encore une fois, de faire une jolie voiture, ce qui est encore plus dommageable à ce niveau de gamme. Comme le notait l’excellent Frédéric Euvrard, du site The Automobilist (http://www.theautomobilist.fr), la présence d’un volant à droite pour une voiture officiellement de présérie construite en Allemagne laisse présager d’une commande client plutôt que d’une véritable nouvelle série.

La Gumpert Explosion

Lorsque 8 mois plus tard Grégory Galiffi, de Direct Auto (sur D8), a la chance de monter à son bord, c’est toujours la même voiture, rouge à volant à droite, preuve que le lancement de cette Explosion n’est pas pour tout de suite (ou bien que le finances de Gumpert ne sont pas au beau fixe).

[EDIT] Depuis, cet article, Gumpert a à nouveau fait faillite, puis a été racheté par un investisseur de Hong Kong en janvier 2016. En mars de la même année, il présentait un nouveau bolide, l’Arrow, tandis qu’en novembre, Roland Gumpert se retirait de l’affaire: on promet désormais un nouveau modèle dénommé Titan pour Juin 2017. Affaire à suivre donc !

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