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Innocenti Nuova Mini : une mini anglo-italo-japonaise

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 30 sept. 2014

Puisqu’on est dans les petites italiennes, et après avoir traité de l’Autobianchi A112 Abarth, parlons un peu de sa concurrente, ou presque, l’Innocenti Mini. Si l’Autobianchi est une pure italienne, avec des racines « Fiat de chez Fiat », l’Innocenti est une bâtarde. N’y voyez pas le mal, c’est juste la vérité. Car si sous cette forme carrée la Nuova Mini présentée fin 1974 nous paraît italienne, elle ne l’est pourtant pas tant que cela.

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En 1959 en effet, le fondateur des scooters Lambretta, Fernando Innocenti, signe un accord avec la British Motors Corporation (qui deviendra British Leyland), sorte de conglomérat automobile disparate, pour produire en Italie la Mini britannique. A l’époque, les barrières douanières rendent parfois nécessaire la production sur place plutôt qu’une coûteuse importation. Mais petit à petit, la marque italienne se démarque de son homologue anglaise, proposant notamment une finition plus soignée rendant les Innocenti Mini des années 60 hautement désirables.

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Malgré ces libertés prises avec l’originale, British Leyland rachète la marque en 1972, et décide de tout changer. Adieu la Mini « classique » qui reste en production en Grande Bretagne, bienvenue à la nouvelle version italienne, dessinée par Bertone et son styliste Marcello Gandini, et qui affirme sa personnalité latine. Encore aujourd’hui, lorsque je regarde une Mini Bertone, je la trouve justement très moderne et stylée. Il ne s’agit pourtant que d’un cube. Allez savoir pourquoi, elle me touche.

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Il faut dire qu’elle a un style bien à elle, et à côté, malgré l’amour que je lui porte, la 104 de chez Peugeot contemporaine ou presque paraît presque lourde. Avec elle, on est bien dans la catégorie mini, comme son nom l’indique. Elle change de la Mini british, malgré ses moteurs identiques (998 cm3 de 49 ch et 1275 cm3 de 65 ch). Malgré sa plastique avantageuse, la British Leyland boit le bouillon outre Manche, et doit se séparer de sa filiale italienne. En 1976, avec l’aide de l’Etat italien, le bouillant argentin Alejandro de Tomaso, propriétaire de la marque éponyme rachète la petite marque.

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A cette époque, l’argentin fait son marché dans une industrie automobile italienne exsangue. Fort d’un certain succès avec sa propre marque, l’homme rachète, outre Innocenti, les marques de moto Benelli et Moto Guzzi, et vient de racheter Maserati à Citroën qui a plié ses gaules en voleur laissant la marque au trident à l’abandon. A peu de frais et en peu de temps, De Tomaso se construit un groupe qui compte en Italie : 3 marques autos, et 2 de motos, c’est pas mal.

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Malgré tout, Alejandro de Tomaso n’a pas un sou vaillant, mais au moins a-t-il des idées. Pour Maserati, ce sera la Biturbo. Pour Innocenti, ce sera l’Innocenti Mini De Tomaso. Apparue en 1979, cette version vitaminée de la petite italienne se distingue par sa déco spécifique et sportive, ainsi que pas son moteur de 71 chevaux, qui fait paraître la belle pour une bête. A cette époque, c’est l’apogée. Malgré le manque de moyen, la marque vend près de 40 000 exemplaires par an de son seul modèle.

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Mais les belles histoires ont parfois une fin : en 1981, British Leyland cesse la fourniture de composants mécaniques et de moteurs à Innocenti. La guerre des Malouines et les origines argentines d’Alejandro y sont-elles pour quelque chose ? Peut-être. Surtout, le lancement de l’Austin Metro est sensé enterrer la Mini (vœux pieux). En tout cas, il faut se tourner vers un autre fournisseur. De Tomaso va trouver la solution en nouant un partenariat technique avec la marque japonaise Daihatsu inconnue en France et en Europe à l’époque. Curieux choix, mais pas si idiot puisqu’il donne une certaine originalité technique à la Mini Innocenti, elle qui souffrait peut-être de la comparaison avec la Mini originelle.

Une Daihatsu Charade De TomasoUne Daihatsu Charade De Tomaso

En 1982, les nouvelles Mini Inno sortent avec un trois cylindres d’origine japonaise, mais aussi avec les trains roulants de la Charade. Mais l’accord entre Daihatsu et De Tomaso puisque, outre un proto Charade de Tomaso présenté en 1982, c’est toute une série de Daihatsu portant le nom de la marque italienne qui sera produite entre 1983 et 1987, puis entre 1993 et 1998 : des déclinaisons sportives de la Charade destinées au public japonais friand d’occidentales sans en avoir les moyens (lire aussi: Daihatsu Charade De Tomaso).

Charade de Tomaso

L’Innoncenti récupère donc des moteurs japonais, un 993 cm3 de 52 ch d’abord, puis en 1984 un curieux diesel de 1 litres et 37 chevaux. A cette époque sort une nouvelle petite bombe, l’Innocenti De Tomaso Turbo, doté d’un 993 cm3 gavé au turbo développant 72 ch. Celle là c’est sans doute ma préférée. Sans doute parce qu’elle est plus originale que la première du nom, avec son petit 3 cylindres et son turbo, et parce qu’elle est aussi plus puissante. Cela n’empêche pas les ventes de chuter lentement mais sûrement, pour atteindre tout juste 12 000 exemplaires en 1986. Ca sent le sapin, d’autant que les marques Maserati et De Tomaso périclitent aussi. En 1989, la marque est revendue à Fiat. L’usine continuera à fabriquer des « Mini » jusqu’en 1993, pour finalement stopper toute production pour ne finir qu’en rebadgeant des Yugo ou des modèles de Fiat do Brasil jusqu’en 1997.

Mini 07

Entre fin 1974 et 1993, plus de 350 000 exemplaires de la Mini Innocenti seront fabriquées, dont 115 000 à moteur Daihatsu. Elle n’est donc pas rare, et en même temps pas si courante après les primes à la casse successives. Le plus dur sera donc d’en trouver une, mais de toute façon vous ne vous ruinerez pas, la plus chère restant la De Tomaso Turbo. Pour les autres, ce sera beaucoup fonction de l’état, et de ce que vous cherchez. Elle peut être cependant une belle alternative pour tout ceux pour lesquels rouler en Smart rebute. A Paris, soyez sûr de faire fureur avec un tel bolide, quel que soit le modèle…


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