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De La Chapelle Stimula Type 55 : l'art de la réplique !
PAUL CLÉMENT-COLLIN - 7 juin 2014A force de lire Boîtier Rouge, le nom de De La Chapelle ne peut plus vous être inconnu. Ce nom est intimement lié à celui de Venturi (lire l’histoire de Venturi partie 1, 2 et 3) dont Xavier de La Chapelle, fondateur de la marque éponyme, fut l’un des emblématiques PDG. A cette époque, un projet de monospace de grand luxe fût même lancé (lire aussi : Parcours De La Chapelle), et on vous a présenté récemment la dernière réalisation officiellement toujours disponible à la commande, le Roadster De La Chapelle.
Mais à l’origine, la marque lyonnaise est surtout un fabricant de réplique. L’arrière grand-père de Xavier de La Chapelle fonda au début du siècle la marque Stimula. C’est donc tout naturellement qu’en 1978, le rejeton passionné d’automobiles présente au salon de Genève une nouvelle Stimula fortement inspirée de Bugatti, sans en être un clone.
Surtout, la force de cette Stimula 55, c’est d’être respectueuse de l’héritage Bugatti (au point d’obtenir le droit d’y apposer son logo avec l’accord de la firme Messier-Bugatti, jusqu’à la relance de Bugatti par Romano Artioli), sans pour autant en être une copie conforme. Enfin, et surtout, on est à des années lumières des ersatz baroques produits aux Etats-Unis (Clénet, Excalibur, ou Stutz entre autres).
Cette fidélité à l’esprit Bugatti sans copiage outrancier permet à Xavier de La Chapelle de proposer un produit moderne, avec une carrosserie en fibre de verre, et un châssis-poutre. Mieux (preuve de la qualité du produit), la Stimula 55 reçoit un moteur fiable, moderne et performant, le 6 cylindres en ligne de 2,3 litres et 143 ch BMW, garantissant à ses clients un suivi mécanique chez les concessionnaires de la marque bavaroise.
Bien entendu, à l’intérieur, ronce de noyer et cuir de belle facture sont là pour vous rappeler que vous êtes dans une voiture d’exception (ce que le chèque de plus de 300 000 francs à l’époque ne manquait pas de vous rappeler non plus). D’ailleurs aujourd’hui encore, la côte d’un tel modèle confirme qu’on frôle l’exceptionnel : comptez un bon paquet d’euro (au moins 5 chiffres, et parfois 6) pour une de La Chapelle. Le prix de la rareté, puisque seules quelques dizaines d’exemplaires furent construits dans les ateliers lyonnais du petit constructeur. Mais à ce prix-là, vous obtenez votre Morgan française, et l’assurance de l’originalité.