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Fiat-Polski/FSM 126P : la plus italienne des polonaises (et vice versa)

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 12 sept. 2017

Il y a des voitures comme ça, qui bien que conçue et fabriquée à l’origine dans un certain pays, deviennent par la force des choses une icône nationale dans un autre. Histoire de flatter notre ego national, on peut parler de la Renault 12, adorée en Roumanie pendant longtemps sous le nom de Dacia 1300 (et tous ses dérivés, lire aussi : Dacia 1410 Sport), mais c’est sûrement Fiat qui aura le mieux réussi à transformer ses voitures très italiennes en divas soviétiques sous la marque Lada (lire aussi : Avtovaz, Lada et Togliatti) ou bien en stars polonaises avec la Fiat Polski / FSM 126P.

Fiat a toujours su tirer profit des pays de l’Est pour faire rentrer du pognon malgré la guerre froide. Lada en URSS, Zastava en Yougoslavie, FSO puis FSM en Pologne. La très capitalistique famille Agnelli savait mettre de l’eau dans son vin quand il s’agissait de faire du business, et la Pologne en est un bon exemple. Jusqu’au début des années 70, le principal partenaire polonais de Fiat s’appelait FSO, qui produisait depuis 1968 la star du marché polonais, la 125P, dérivée de la 125 italienne (vous l’aurez deviné, le P rajoutée distinguait une polonaise d’une italienne) suite à un accord de licence. Malgré son « succès », la 125P est une grosse voiture pour le marché polonais, une voiture de riches (si l’on peut dire). Le gouvernement polonais, qui souhaite motoriser un peu plus le bon petit peuple, va donc se tourner vers Fiat à nouveau pour lancer un nouveau modèle, enfin accessible. Pas de problème pour nos amis de la Fiat, qui avait dans son chapeau la 126, une resucée de la sempiternelle 500. Lorsque le contrat fut signé le 29 octobre 1971, la voiture n’est même pas encore sortie en Italie : enfin la Pologne allait avoir une petite voiture « moderne » !

Dans la foulée, une nouvelle entité issue du holding d’état Pol-Mot était créée, la Fabryka Samochodow Malolitrazowyck (Usine de petites voitures en français, on allait pas chercher très loin). Pendant que FSO s’occupait de la grosse 125P, la FSM récupérait la fabrication de la Syrena. Puis en juillet 1973 commençait enfin la production de la Fiat-Polski 126P. Depuis des lustres (avant guerre pour être exact), toutes les Fiat fabriquées en Pologne, et quel que soit l’assembleur, portaient la marque Fiat-Polski. Résumons : en 1973, la Fiat Polski 125P était fabriquée par FSO, et la Fiat-Polski 126P par FSM.

Rapidement, la 126P, particulièrement bien adaptée au marché, avec son petit bicylindre de 594 cm3 et 23 chevaux, allait s’imposer comme LA voiture polonaise. Bien qu’encore inaccessible pour beaucoup de polonais, elle était malgré tout plus abordable que la Syrena ou que la « grosse » 125P : 69 000 zlotys à l’époque, soit à peu près 20 mois de salaire (sans oublier le petit « pot de vin » nécessaire et les mois d’attente). Dès le départ, le contrat entre Fiat et FSM prévoyait la construction d’une usine à Tychy.

En 1979, les dernières 126 tombaient des chaînes italiennes. Désormais toutes les 126 allaient être fabriquées en Pologne : une rentrée de devises bienvenue pour une Pologne encore solidement communiste, et une bonne manière de faire drastiquement baisser le prix d’une voiture déjà obsolète sur les marchés occidentaux. Seules les 126 destinées au pays de l’Est conservaient leur « P », partout ailleurs, on pouvait croire qu’il s’agissait de la même voiture. En 1980, année record de production pour la petite FSM, 214 432 exemplaires sortaient des chaînes de Tychy et de l’ancienne usine de Bielsko-Biala. En 1982, FSO perdait sa licence Fiat, et FSM se retrouvait le seul producteur « officiel » Fiat. Durant toutes les années 80, la production va osciller entre 150 000 et 200 000 exemplaires par an. A cette occasion, la Fiat-Polsky 126 P devint Fiat 126P by FSM

En 1977, le moteur de la 126P, refroidi par air, était déjà passé à 652 cm3, gagnant 1 cheval (24 chevaux, ébouriffant). En 1987, la 126bis, modernisée et essentiellement destinée aux marchés occidentaux (mais pas que), recevait un 703 cm3 de 26 ch refroidi par eau ! En 1989, FSM tentera même l’aventure australienne sous sa propre marque avec la Niki, sans grand succès !

En 1990, Bosmal (une entité issue de FSM) tentait de proposer une version cabriolet (lire aussi : FSM 126 Cabriolet Bosmal) tandis que FSM devenait une société anonyme. En 1991, la 126bis tirait sa révérence sur les marchés occidentaux, pour laisser sa place à la Fiat Cinquecento, elle aussi fabriquée à Tychy. En vertu des accords signés en 1990, Fiat devenait actionnaire à 90 % de FSM en 1992, prenant alors le nom de Fiat Poland, mais la 126P, dans ses versions refroidies par air, continuait à sortir des chaînes de Bielsko-Biala, laissant sa place à la Cinquecenton dans l’usine de Tychy.

Dès lors, la 126P, surnommée Maluch (« le petit », ou « le bébé » en polonais), restera cantonnée en Pologne (et à quelques pays de l’Est). Petit à petit, sa production baissera de 70 000 ex en 1993 à 12 000 exemplaires en 2000, dernière année de production. Au total, 3 318 674 unités auront été produites en Pologne, contre 1 352 912 en Italie. Voilà comment la petite Fiat est devenue plus polonaise qu’italienne, au fil des ans et d’une longue histoire commencée 28 ans plus tôt.

Aujourd’hui, la 126P est un symbole, comme la Trabant 601 à l’Est de l’Allemagne. Certains polonais roulent encore, aujourd’hui, en 126, par nostalgie ou par économie, mais elle ont tendance à disparaître de la circulation, tout en restant à un prix très abordable en occasion. Avec son histoire, sa bouille rigolote (même dans ses versions « modernes » 126bis), son moteur à l’arrière d’un autre temps, elle peut être un très bon choix de « petite voiture plaisir à pas cher idéale pour apprendre la mécanique » alors que les prix des 500 dont elle dérive s’envolent !

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