Les GTI en 2024 : les coups de cœur de CarJager
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Les GTI en 2024 : les coups de cœur de CarJager

Par Nicolas Fourny - 05/03/2024

« Ce sont des autos souvent légères, pratiques, agiles, peu encombrantes, dont l’entretien courant est à la portée de tous et que l’on peut utiliser chaque jour, été comme hiver »

De nos jours, les GTI, petites bombes ou hot hatches – choisissez le terme qui vous convient, ça veut globalement dire la même chose – occupent une place à part dans le petit monde des youngtimers. Après avoir successivement connu d’enviables succès commerciaux, puis une lente ringardisation souvent accompagnée, hélas, des sinistres ravages du tuning, ces autos ont, comme tant d’autres, sombré dans l’oubli avant que la fibre nostalgique d’amateurs aux tempes souvent grisonnantes ne vienne les en extirper. À présent, les exemplaires soignés et conformes à l’origine – ce qui implique une certaine rareté – suscitent de plus en plus d’intérêt et peuvent même, dans certains cas, engendrer des transactions qui défraient la chronique et alimentent bien des conversations de bistrot, voire des empoignades sur les réseaux sociaux. Pour ne prendre qu’un exemple célèbre, il suffit d’une Clio Williams vendue plus de 70 000 euros pour exciter la vindicte populaire, ceux qui se réveillent trop tard accusant en général certains vendeurs du crime absolu : la spéculation ! Pourtant, le cœur du marché est souvent loin d’atteindre de telles altitudes et, à l’heure où les cotes de plusieurs modèles emblématiques semblent se stabiliser, nous avons souhaité vous présenter un éventail des autos à suivre dans les mois qui viennent – avec quelques suggestions atypiques au passage…

L’or d’outre-Rhin

C’est en Allemagne que tout a commencé il y a presque un demi-siècle – eh oui… – lorsque, en 1976, Volkswagen décida de doter sa toute fraîche Golf d’une variante sportive. La GTI était née, entraînant dans son sillage un segment de marché dans lequel tous les constructeurs généralistes s’engouffrèrent, avec des fortunes diverses mais en respectant toujours le schéma imposé par leur matrice ; de la sorte, qu’ils choisissent la Golf ou l’une de ses rivales plus ou moins tardives, les amateurs se retrouvaient donc immanquablement au volant d’une traction à carrosserie bicorps dérivant d’une citadine ou d’une compacte de grande série. Naturellement, et jusqu’à l’apparition d’une certaine 205, la transmission aux roues avant suscita bon nombre de commentaires désagréables de la part des pilotes les plus affûtés, dont beaucoup regrettaient les voltiges de feue la Renault 8 Gordini… Puis, en 1984, la petite sochalienne vint leur démontrer que les GTI n’étaient pas nécessairement vouées à satisfaire les frimeurs ou les jeunes cadres dynamiques soucieux de promotion sociale, les attitudes volontiers survireuses de la Peugeot exigeant un minimum de métier pour être contrôlées comme il se devait ! Il n’en demeure pas moins que l’embourgeoisement progressif du segment, à partir du lancement de la Golf II, aboutit à un accroissement simultané et continu des dimensions, du poids et de la puissance, jusqu’à atteindre, en 2016, les 350 ch de la démoniaque Ford Focus RS Mk3…

La Golf, la 205… et les autres

Pour le collectionneur d’aujourd’hui, l’éventail est donc particulièrement large, l’offre ayant été très diversifiée plusieurs décennies durant. Un peu comme pour les coupés de grand tourisme, le marché a fini par se structurer autour de grandes classiques – pour l’essentiel, les Golf et 205 déjà citées – de moins en moins accessibles, autour desquelles gravitent un grand nombre de propositions alternatives, de modèles parfois méconnus du grand public, voire même carrément exotiques ou tellement approximatifs qu’ils finissent par susciter un certain attachement de la part de quelques hurluberlus invinciblement attirés par les vilains petits canards – on songe par exemple à l’hilarante MG Metro Turbo… Dans ces conditions, celui qui acquiert une 205 GTI 1.6 des premiers millésimes ou une Golf GTI 1600 boîte 4 ne prend guère de risques quant à l’évolution prévisible du marché ; ces autos, en raison de leur pedigree, de leur statut de jalons historiques et de leur rareté en bel état, continueront de susciter l’intérêt des connaisseurs. Lesquels, étant donné l’évolution des cotes, se tournent volontiers vers leurs descendantes ; aussi bien chez VW que chez Peugeot, la longue litanie des Golf (une GTI 100 % thermique est toujours au catalogue en 2024, mais plus pour longtemps…) tout comme, de ce côté-ci du Rhin, les 106 et 306 S16, se sont évertuées à capter tout ou partie de la légende de leurs devancières. On peut en dire autant à Billancourt, où la vaillante R5 Alpine s’est réincarnée en Supercinq GT Turbo – plus performante qu’une 205 GTI 115 ch pour moins cher ! –, avant que les Clio ne prennent le relais.

Populaires, mais pas seulement

Certes un peu tendre à ses débuts, la Clio a définitivement installé sa légitimité à partir du moment où un gros 2 litres a pris place sous le capot de la Williams, qui excite de plus en plus le marché. C’est ce même moteur (le fameux groupe « F ») que l’on retrouvera jusque dans les Clio II et III R.S., poussé jusqu’à 203 ch – les amateurs éclairés ont déjà commencé à préserver les plus beaux exemplaires, dont l’intérêt s’est d’autant plus renforcé que Renault a définitivement abandonné le concept, à l’instar de Ford, Fiat ou Opel. Des firmes qui, après avoir longtemps pataugé en élaborant des succédanées de sportives, affublées de moteurs dont le châssis s’avérait incapable de canaliser la puissance dans la plupart des circonstances – nous songeons par exemple à la Fiesta RS Turbo –, ont fini par embaucher des ingénieurs compétents. Prenez par exemple quelques kilomètres durant le volant d’une Focus ST Mk2 (dont le cinq-cylindres d’origine Volvo, à la sonorité addictive, n’est pas le moindre des atouts) et vous n’aurez probablement plus envie de le lâcher !  Tout comme la Renault Mégane II R.S., l’auto date d’il y a une vingtaine d’années ; à ce moment-là, la course à la puissance évoquée plus haut est déjà bien engagée, d’autant que les constructeurs généralistes ne sont plus les seuls à ferrailler ; des firmes comme BMW, Alfa Romeo ou Audi entendent bien obtenir une part du gâteau en profitant de la montée en gamme du segment, dont la clientèle a beaucoup changé depuis les années 80 et 90…

De l’austérité à la sportivité chic

Ainsi, alors qu’Audi exploite habilement la base de la Golf IV pour accoucher de sa première S3 dès 1999, BMW et Alfa n’hésitent pas à greffer leurs très réputés six-cylindres dans leurs compactes respectives, donnant naissance aux 130i E87 et 147 GTA (265 et 250 ch). C’est une fois de plus Wolfsburg qui aura initié la tendance avec la très désirable Golf VR6 de 1991, dont le moteur fera par la suite les beaux jours des R32. Ces hot hatches alourdies et surmotorisées n’ont plus grand-chose à voir avec la simplicité mécanique et le dépouillement de leurs aînées ; avec elles, on entre de plain-pied dans l’ère des équipements de confort et des garde-fous électroniques qui auraient probablement fait mourir de rire les premiers propriétaires des Citroën Visa Chrono, dont les 93 ch et le châssis d’origine Peugeot 104 sont pourtant largement suffisants pour s’amuser dès que la route se met à tourner. En plus, vous n’aurez pas besoin d’investir dans un autoradio : le moteur se charge à lui seul de l’ambiance sonore… Blague à part, la puissance et la sophistication ne font pas tout mais, bien entendu, tout dépend de ce que vous attendez de votre petite sportive : machine d’usage quotidien susceptible de donner lieu à des arsouilles ponctuelles ou auto de plaisance réservée à quelques sorties dans l’année ?

Les sentiers battus (et comment en sortir)

Car parmi les sources de la grande popularité des GTI, on compte un agrément de conduite toujours d’actualité et leur polyvalence d’usage – à quelques exceptions près, le mode d’emploi est accessible aux conducteurs moyens, là où, il y a cinquante ans, une Simca 1000 Rallye II exigeait beaucoup de son pilote si ce dernier souhaitait demeurer en vie. Contrairement à certaines divas aussi prestigieuses que fragiles, ce sont des autos souvent légères, pratiques, agiles, peu encombrantes, dont l’entretien courant est à la portée de tous et que l’on peut utiliser chaque jour, été comme hiver, comme lorsqu’elles étaient neuves – en l’espèce, tout dépend de l’état de vos vertèbres, le confort postural et acoustique d’une 205 Rallye étant assez éloigné de ce qu’une Jaguar XJ peut proposer… Par surcroît, et sans même aller jusqu’à l’exceptionnelle endurance d’une Honda Integra Type R, elles sont fiables pour la plupart d’entre elles, y compris lorsqu’on s’intéresse à des modèles que le vulgum pecus méconnaît ou tend à considérer avec méfiance sur ce plan, ce qui signifie que le connaisseur véritable – et indifférent à l’opinion de ses voisins de palier – peut réaliser d’excellentes affaires en misant sur des voitures délaissées par la majorité des acheteurs. Nous pensons en particulier à l’Alfa Romeo 145 Quadrifoglio Verde, à la Citroën ZX 16v (avec le moteur 167 ch, naturellement) ou à la Lancia Delta II HF. Des modèles devenus quasiment introuvables, mais dont le rapport prix/plaisir est à peu près imbattable… Quelle que soit l’élue de votre cœur de GTIste patenté, nous vous souhaitons bonne chasse !





Texte : Nicolas Fourny

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