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CLASSICS

NSU Prinz IV : dans la cour des grands

PAUL CLÉMENT-COLLIN - 2 févr. 2021

Dans les esprits d’aujourd’hui, NSU est une marque méconnue, et ceux qui s’en souviennent en restent souvent à son dernier avatar, la Ro80 et son fameux moteur à pistons rotatifs développé avec Citroën. Pourtant, l’histoire de cette marque allemande ne se limite pas à cette éphémère aventure technologique (qui conduira à sa perte). Bien que retirée du secteur depuis 1929 et la revente de ses actifs “4 roues” à Fiat, NSU, après s’être concentrée sur les “2 roues” fait son grand retour en 1957 avec la petite Prinz. Cette dernière évoluera en 1961 en une Prinz IV qui marquera son vrai retour dans l’automobile, au point d’inquiéter Volkswagen et sa fameuse Coccinelle.

La NSU Prinz I à III offre un profil plutôt rondouillard

On l’oublie souvent, maintenant que les marques allemandes dominent le marché premium, mais dans les années 50, tout n’était pas aussi rose. Certes, Mercedes construisait patiemment sa réputation avec la Ponton (sans pour autant hésiter à se salir les mains dans l’utilitaire — avec Unimog notamment — le poids lourd, voire même le Diesel) mais pour le reste, le marché allemand restait concentré sur la voiture populaire, voire extrêmement populaire. Pour survivre et malgré ses voitures haut de gamme comme la 502 ou le roadster 507, BMW n’hésitait pas à produire sous licence italienne la petite Isetta, et ne sera sauvée qu’au début des années 60 avec le lancement de la Neue Klasse, frôlant la faillite (et le rachat par Mercedes-Benz). Volkswagen entretenait toujours sa monoculture de la Typ 1 (la fameuse Coccinelle chez nous) tandis que des marques comme Messerschmitt ou BAG proposaient des “mini-voitures” à une clientèle encore démunie de moyens.

La Prinz IV s’inspire des Corvair américaines, en plus petit

Retour à l’automobile

C’est dans ce contexte que NSU décide de relancer son activité automobile, prolongement de son succès dans la moto. Pour attaquer ce marché, on opte pour une petite voiture qui permettra d’assurer les volumes nécessaires à la rentabilité. La nouvelle petite Prinz est une voiture modeste, à deux portes mais quatre places, disposant à l’arrière d’un bicylindre de 583 cc pour 23 chevaux seulement. Cela peut paraître bien peu, mais c’est le grand luxe comparé à une Isetta, une KR175 ou une BAG Spatz. Visuellement, c’est une vraie voiture qui propose un certain confort à ses passagers (un confort qui ferait rire aujourd’hui) et qui peut prétendre concurrencer la Volkswagen ou la Fiat 500. La Prinz évolue par touches, avec une Prinz II de 1959 disposant d’une boîte de vitesses entièrement synchronisée, ou bien la Prinz III de 1960 dont le moteur refroidi par air récupère quelques chevaux pour culminer à 30 unités.

Malgré des moyens limités, les ambitions sont là ! À l’usine de Neckarsulm, on pense déjà plus loin et un petit coupé, le Sport Prinz, est dérivé du modèle principal. Il fera de la figuration sur le marché, mais démontre les envies et capacités de NSU qui n’hésite pas à revoir sa copie pour sa petite Prinz, pourtant récente. Si la technique reste grosso modo la même (la puissance restant ainsi cantonnée à 30 chevaux), la Prinz IV opère une véritable mue esthétique, puisant son inspiration dans le style en vigueur outre-Atlantique, mais en miniature. Les performances restent modestes pour les yeux d’aujourd’hui, mais tout à fait conformes à la concurrence de l’époque.

Évolution de la gamme

Pour épauler la nouvelle Prinz, NSU propose dès l’année suivante une version supérieure, la Prinz 1000, qui donnera naissance à de fameux dérivés sportifs dénommés TT (et qui inspireront Audi pour le lancement de sa propre TT dans les années 90). NSU, avec sa Prinz IV, s’avère plutôt bien positionnée sur le marché et change de dimension. Pour la marque allemande, il s’agit d’un premier pas. Dans ses cartons, les projets pullulent afin d’affirmer son image. Pour la direction, il est hors de question de se restreindre au créneau un peu dépassé du tout à l’arrière malgré la persistance de ces modèles dans les gammes (Renault 8 et 10 ou Simca 1000 en France, Fiat 500 et 600 en Italie, VW Coccinelle en Allemagne, entre autres). Le succès populaire de sa Prinz (et l’attrait pour sa version sportive Prinz TT) lui permet d’envisager autre chose. La marque décide d’investir dans la traction pour ses futures voitures, et dans une technologie moteur novatrice, le piston rotatif. Elle développe alors plusieurs projets : la Ro80 “rotative” en haut de gamme (qui sort en 1967), une berline traction plus classique, la K70, ainsi qu’une petite citadine amenée à remplacer la Prinz, une deux volumes à traction elle aussi.

Une triste fin dans le giron de Volkswagen

Malheureusement, tout cela coûte cher, trop cher. Le développement du moteur à piston rotatif est un gouffre financier (qui commence à secouer aussi son associé au sein de la Comotor, Citroën, lequel se rapproche de Fiat), trop important malgré les bonnes ventes de la Prinz. La K70 est quasi prête mais c’est trop tard. Volkswagen finit par racheter l’entreprise, en 1969, à deux doigts de la faillite. Bonne pioche pour le constructeur de Wolfsburg, qui s’empare alors de l’expertise développée par NSU dans la traction avant. Si la Ro80 est rapidement arrêtée, la K70, quasi prête, est rebaptisée à la hâte Volkswagen et sa base servira au développement de l’Audi 100 puis de la Volkswagen Passat. Enfin, le projet de citadine traction permet à Audi de lancer sa petite 50 (qui sera ensuite déclinée en Polo chez Volkswagen). Les Prinz, elles, continuent un temps à être produites mais finissent par jeter l’éponge en 1973, après 625 671 exemplaires. NSU n’y survivra pas, laissant la place à Audi, jugée plus valorisante et qui piochera sans vergogne dans l’héritage de la marque pour s’installer, décennie après décennie.

La NSU Prinz 1000, plus grande et mieux motorisée

Aujourd’hui, les Prinz TT ou TTS, très sportives et au look affirmé, sont évidemment très recherchées, mais les Prinz 1000 ou tout simplement les petites Prinz IV sont une bonne façon de se faire plaisir à moindre coût et de goûter à l’étrange sensation du moteur à l’arrière. Le design est décalé, tout comme les performances et le prix souvent accessible (hors TT évidemment, dont la cote s’envole). C’est en tout cas une alternative intéressante aux Cox presque trop banales, aux Fiat 500, ou aux Simca 1000 chères au cœur des Français.

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13 déc. 2022 - 17:39
marlou

Contrairement à ce qui est écrit au début de l’article, Citroën n’a jamais participé au développement du moteur rotatif, qui reste une création de son inventeur, en l’occurrence l’ingénieur allemand Felix Wankel. Citroën a juste acheté le brevet .